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vendredi 2 juillet 2021

Comment comprendre ce qui s'est passé dans les écoles résidentielles partout au Canada pour que tant d'enfants soient décédés et enterrés dans l'anonymat?

Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

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Quelle histoire! Quel choc que de lire les manchette et de voir les reportages sur ces découvertes de cimetières "anonymes" auprès d'anciennes écoles résidentielles au Canada! Comment comprendre ces décès apparemment si nombreux? 

D'abord il faut lire cet article de Josée Legault dans le Journal de Montréal aujourd'hui. Ensuite, on peut faire suite en lisant le communiqué qu'elle a cité de la part de la Société historique du Canada publié hier, le 1er juillet, 2021. 

Première conclusion qui pourtant semble, en fin de compte, évidente à toute personne qui est le moindrement ouverte à la réalité qui nous entoure: depuis le temps de la colonie, nous qui sommes venus d'Europe et d'ailleurs et leurs descendants avons, pour la plupart, considéré les autochtones comme "les sauvages", comme un danger et une menace, et donc à supprimer par tous les moyens. C'est gênant de l'admettre, mais c'est quand même la vérité en général. Il y eût génocide des peuples autochtones, et ce génocide continue aujourd'hui.

Ceci étant dit, il faut quand même distinguer parmi toutes les intentions déclarées mais aussi les paroles et gestes de tous les intervenants depuis que Jacques Cartier ait exploré le Golfe du Saint-Laurent en 1534 et qu'il ait découvert le Fleuve Saint-Laurent en 1535. Il nous faut une relecture plus inclusive de notre histoire collective. 

HISTOIRE DE LA COLONIE ET DES AUTOCHTONES

D'abord, les missionnaires avaient la bonne intention de rencontrer les autochtones et de leur apporter "la Bonne Nouvelle" de Jésus Christ et de la vie éternelle qu'Il est venu sur Terre apporter pour toute l'humanité. Comme nous tous, ces gens voyaient le monde et les autres en regardant par les lunettes de la culture de leur époque qui considérait "les sauvages" comme des "innocents" qui ne connaissent pas Dieu. Eux et ceux qui les ont suivis ont pris du temps pour comprendre que les peuples autochtones connaissaient déjà le même Dieu tout en le nommant différemment. 

Deuxième facteur: "les entrepreneurs" - les gens qui accompagnaient ou qui ont suivi les missionnaires n'avaient, en général, pas du tout les mêmes intentions. Pour eux, ils étaient en quête de profit, et au départ ce fut sous la forme de poissons et de fourrure. Entre autres actions, dans leurs activités de "commerce" ils ont introduit les autochtones à l'alcool. Ce qui fut tragique est que ces gens étaient génétiquement incapables d'assimiler l'alcool; qui en Europe avait fait son apparition graduellement. Les conséquences immédiates furent tragiques et dévastatrices pour les autochtones qui s'adonnaient à la consommation. 

Troisième facteur: "les gouvernants" et "les rois" d'Europe - Il y a eu parmi les divers gouvernants envoyés ici par les rois d'Europe de braves gens qui ont su apprécier les autochtones pour leur dignité et la richesse de leur culture et même de leur religion. Ils furent les gens "de première ligne" qui ont dialogué et participé à l'élaboration d'ententes et de "traités" entre les peuples autochtones et les rois d'Europe. Tout semblait s'arranger pour le mieux pour les deux parties, mais malheureusement ces bons gouvernants furent tous succédés par d'autres qui souvent n'avaient pas la même connaissance des autochtones ni le même respect pour leur dignité, leur identité, leurs cultures, ni leurs droits.

Quatrième facteur: "les rois" et les pays d'Europe - Il est un fait historique que les rois d'Europe se sont tournés vers "le nouveau monde" comme une source potentiellement intarissable de richesses pour pourvoir à leurs ambitions chez eux. L'histoire ne donne pas souvent des indices que ces rois se seraient préoccupé du bien-être des autochtones, sauf peut-être dans leur appui aux missionnaires. Mais les gouvernants et les entrepreneurs pour leur part cherchaient à aquérir des terres et territoires et à s'enrichir, et toute cette activité était au dépends des autochtones. Quand ceux-ci se révoltaient contre l'exploitation, la maltraitance de la nature (e.g. coupe d'arbres, extermination d'espèces d'animaux et de poisson, etc.), les colonisateurs les traitaient d'ennemis à supprimer ou exterminer.

Cinqième facteur: les guerres d'Europe - Les rois d'Europe se faisaient compétition dans "la course à la découverte, à l'exploration, et à l'exploitation du nouveau monde". Leurs dépenses royales les mettaient en besoin de nouvelles sources de richesse, et leur rivalités et compétitions les menaient souvent en guerre entre eux, et ces guerres venaient affecter "le nouveau monde": français vs britanniques vs espagnoles vs portuguais vs hollandais vs italiens, etc. etc. Ici les colonistes exploitaient les rivalités entre tribus d'autochtones pour gagner des alliés dans leurs guerres européennes. Cela eut pour effet d'empirer ces rivalités entre les diverses tribus.

Sixième facteur: les maladies d'Europe - C'est un fait historique établi que les maladies d'Europe ont infecté les autochtones par leur contact avec les Europééns: missionnaires, entrepreneurs, et colons. Les peuples Algonquins vivaient une confédération pacifique parmi leurs 250,000 habitants de la région de l'ouest du Québec et l'est de l'Ontario. Suite aux infections virulentes qu'ils attrapèrent des Européens, dans l'espace d'une génération ils sont passés à seulement 50,000 habitants. Tragédie dramatique! Ce scénario s'est répété ailleurs au pays.... 

Septième facteur: la "convergence" des missionnaires, entrepreneurs, gouvernants, politiques des rois d'Europe, et colons - C'est facile à imaginer la confusion qu'ont dû vivre face à tous ces intervenants aux intentions diverses et souvent contradictoires. Le résultat final, selon la Société historique du Canada fut ce génocide des autochtones. 

LA QUESTION DES ÉCOLES RÉSIDENTIELLES 👈Suivre ce lien à l'encyclopédie canadienne.

1.  LES GOUVERNEMENTS AGENTS DU GÉNOCIDE ?

Au début des années 1800 les missionnaires chrétiens ont établi des écoles, y compris des pensionnats, pour assurer aux enfants autochtones une éducation qui leur permettrait d'améliorer leur situation et leur capacité d'avancer dans cette société désormais dominée par la culture eurocanadienne. Les autochtones désiraient aussi une bonne éducation pour leurs enfants, mais à partir de 1880 le système éducatif mis en place par le gouvernement fédéral de correspondait pas très bien à ce que désiraient les autochtones pour leurs enfants. 

Ce système des écoles résidentielles a eu pour effet, sinon dans chaque cas par intention, d'assimiler ces enfants à la société et à la culture dominante. Le gouvernement subventionnait ces écoles et les églises continuaient d'être chargées de leur opération. À toute évidence, ce sont les gouvernements successifs du Canada, et en quelque sorte aussi, ceux des provinces qui ont porté cette politique de génocide en vue d'éliminer le "danger ou la menace" que représentait la présence des peuples autochtones dès le début de l'ère de la colonisation de ce pays. 

Le fait que le gouvernement à mis à exécution sa politique génocidaire envers les peuples autochtones se voit non seulement dans l'enlèvement des enfants de leurs familles - geste violent d'un conquérant auprès d'un peuple conquis et soumis par force - mais aussi dans cet espèce d'anonymat qui jusqu'à aujourd'hui plane sur les ossements d'enfants morts et ensevelis durant les années d'opération des écoles rédidentielles. À toute évidence on n'avait pas l'intention que ces enfants retournent un jour chez eux. Donc à leur mort on ne les a pas retourné non plus chez leur peuple d'origine. 

2.  LES RELIGIEUX ET RELIGIEUSES MISSIONNAIRES

Pour la plupart, les religieux et religieuses missionnaires étaient de braves gens qui dont la vie était dédié à apporter "la Bonne Nouvelle" du salut offert par Jésus Christ à toute l'humanité. Comme nous tous, ils avaient leurs qualités et leurs défauts, et ils avaient les limites de leur culture, de leur éducation, et de leur "perspective sur le monde et sur la vie". Les personnes qui avaient hérité d'une connaissance limité des autochtones qui fait qu'on les voyaient toujours comme "les sauvages"; alors on ne pouvait pas s'attendre de leur part une très grand respect pour la dignité, la culture, ou la religion des autochtones. Sans doute qu'il y en avaient parmi eux et elles des personnes de plus grande humanité et d'autres de moindre humanité. 

3.  LES SIÈCLES DE PAUVRETÉ ET DE MISÈRE

Aujourd'hui, malgré que nos société ne semblent pas vouloir ralentir notre course vers la destruction de l'environnement de même de la vie sur Terre, nous prenons quand même pour aquis la valeur d'une diète équilibrée. Eh bien, il n'en était pas question avant la deuxième guerre mondiale. Le transport était trop lent et coûteux pour que les fruits et légumes soit très disponibles de l'hiver au printemps. Mes parents ne voyaient pas d'oranges qu'une seule fois par année à Noël, et les générations précédentes, même pas à Noël. 

Durant les années de ces écoles résidentielles, sans doute que les religieux et religieuses eux-mêmes vivaient dans la pauvreté et la misère. Ils n'avaient pas les moyens d'assurer aux enfants qui leur étaient confiés une bonne nutrition; car ils en étaient privés eux-mêmes. Le gouvernement avec sa politique génocidaire n'avait pas l'intention non plus de leur en donner les moyens. Les communautés religieuses vivaient des aumônes données dans les paroisses et aussi auprès des communautés religieuses directement. 

4.  LES GUERRES 

Depuis des siècles il y a presque toujours eu des guerres, et celles-ci mettent d'énormes pressions sur la société civile. Sans doute que toutes les missions, y compris les écoles résidentielles, ont eu aussi à endurer des privations causés par ces contretemps sociaux et économiques pendant tout le temps de leur existence. 

5.  LES PANDÉMIES DES 19E ET 20E SIÈCLES 

C'est un fait établi qu'il y eût des épidémies de tuberculose, de grippe, de variole, de rougeole, de typhoïde, de diphthérie, de pneumonie, de coqueluche, de choléra, et d'autres maladies soit infectieuses ou causées par des conditions insalubres durant toute la période des écoles résidentielles. En particulier il y eut des épidémies de tuberculose entre 1905 et 1920 qui auraient causé beaucoup de morts. Nous savons que de 1918 à 1920 sur les 1,500,000,000 habitants de la Terre, le tiers, ou 500 millions de personnes ont été infectées par la grippe espagnole, dont dix pour cent - soit 50 millions - sont mortes. Sans doute que beaucoup d'enfants résidents dans ces écoles ont dû être parmi ces victimes. 

6.  L'EXPLOITATION DES RELIGIEUX ET RELIGIEUSES 

Les gouvernements successifs du Canada connaissaient très bien ce qui motivaient les religieux et religieuses catholiques et autres - à savoir, le bien commun et le service auprès des personnes pauvres, malades, abandonnées, ou exploitées - et ces gouvernants ne demandaient pas mieux que de confier à ces gens de service et de "première ligne" le soin de s'occuper des enfants autochtones enlevés de leurs familles. Le gouvernement a donc effectivement exploité les communautés religieuses qui pour leur part n'avaient certainement pas de motif de s'enrichir aux dépens des enfants à leur charge. 

Ce sont sans doute les fonctionnaires du gouvernement, entre autres les corps policiers, qui enlevaient les enfants autochtones de leurs familles pour les transporter vers ces écoles résidentielles. On ne peut pas s'empêcher de penser aux trains Nazi en Europe. 

Sans doute qu'une certaine naïveté chez les communautés religieuses on fait qu'ils ont été exploitées en acceptant d'agir en quelque sorte pour le gouvernement et de prendre la responsabilité pour des écoles résidentielles. Lourd a dû être le fardeau de réaliser que le gouvernement ne leur donnait pas les moyens adéquats pour bien s'occuper ce ces enfants. Des témoignages et des récits publiés indiquent que les religieux et religieuses acceptaient d'endurer les mêmes conditions et privations qu'ont souffert les enfants résidents. La tragédie est que les enfants étaient en période de croissance et avaient plus grand besoin de nourriture suffisante, sans parler de vêtements et de chaleur suffisante. 

7.  LA CONVERGENCE DE TOUS CES FACTEURS

On n'a pas besoin d'élaborer des complots martyrisants pour imaginer comment ont pu mourrir ces enfants dans leurs écoles résidentielles. Sans doute que la misère dans laquelle vivait toute la société entre 1800 et 1940 a contribué à la mort de bon nombre d'enfants, moins capables de résister que les adultes qui s'occupaient d'eux.

Ce n'est que depuis le milieux des années 1900 que notre société voit d'un mauvais oeil la discipline corporelle, mais avant notre époque, les familles avaient l'habitude de punir leurs enfants par "la fessée", et ce fut également une pratique normale dans les écoles. Sans doute que l'absence de cette façon de former les enfants chez beaucoup de peuples autochtones a dû aussi aliéner davantage ces enfants enlevés de leurs milieux de vie autochtone. 

Sans doute aussi que le fait d'avoir été enlevés de leurs familles, de leurs peuples, de leur culture, et aussi privés de parler leurs langues... tout cela a dû causer une diminution de leur système immunitaire. Comment pouvaient-ils résister aux pandémies et infections de leurs temps: choléra, grippes, dont la grippe espagnole de 1918-1920? 

Il n'est donc pas difficile de voir comment la convergence de tous ces facteurs, et sans doute d'autres facteurs aussi, a pu causer la maladie, la perte du vouloir vivre, l'escapade, et même la mort de certains enfants résidents dans ces écoles conçues pour extraire et éliminer leur identité autochtone.... 

Nous admirons la survie de ces jeunes qui, maintenant adultes, nous invitent au dialogue... afin d'établir une fois pour toutes la vérité sur notre histoire collective en ces terres créées et mise à notre dispositions collective par le Créateur de nous tous et toutes. Toute personne humaine jouit d'une dignité qui lui est propre, et nous avons tous droit à la participation pleine et égale à tous les niveaux de notre société. Nous sympatisons avec vous pour tout ce que vous avez souffert et enduré, sans pour autant comprendre vraiment l'impact sur vos vies et ce que vous ressentez.... 

Exigeons des enquêtes compréhensives, déterminentes, et aussi indépendentes. Attendons ensuite les résultats de ces enquêtes qui seront sans doute menées dans les mois et peut-être même les années à venir pour établir clairement tous les facteurs qui ont fait que tant d'enfants sont décédés au cours d'environ un siècle et demi de ces résidences, mais aussi pourquoi leurs sépultures furent à toute fins pratiques faites dans le secrèt et l'anonymat; pourquoi ils ne furent par retournées chez eux. 


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Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

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© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
© 2006-2021 Tous droits réservés Abbé Gilles Surprenant, Prêtre Associé de Madonna House Apostolate & Poustinik, Montréal QC
 

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mardi 21 juillet 2020

Québec et Terre-Neuve-et-Labrador... vraiment?

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Dispute entre Churchill Falls Labrador Corporation et Hydro-Québec 

La Cour Suprême a donné son jugement... Hydro-Québec est dans son droit de continuer de profiter de son contrat avec la compagnie de la couronne terre-neuvienne Chuchill Falls and Labrador Corporation jusqu'en 2041. Apparemment ils reçoivent $1 milliard et Hydro, elle, $22 milliards par année. Beau profit.

Il reste qu'en 1969 quand le contrat a été signé, on pouvait acheter un gallon impérial d'essence pour sa voiture en raison de $0.29! J'ai appris à conduire en hiver 1972 et je me souviens que durant ce temps l'essence est passée de $0.29 à $0.39 puis $0.49 le gallon impérial, ce qui équivaut à des prix de $0.064 à $0.086 et $0.108 le litre! On parle de 10 sous le litre!

Le 16 février 1971 La Presse annonçait que suite à une entente internationale accordée par l'OPEP - l'Organisation de Producteurs et Exportateurs de Pétrole - que les prix de l'essence allaient augmenter. Les prix avaient été stables depuis 1950 et déjà, dans l'espace d'un an ou deux seulement - entre 1969 et 1971 - j'ai vu le prix autrefois stable à $0.29 le gallon impérial augmenter à quelques reprises pour presque doubler.

Dans les années '70 le prix a continué d'augmenter: $0.54 en 1973; $0.63 en 1974; $0.80 en 1975; $0.87 en 1977; $0.92 en 1978; pour enfin dépasser le dollar. Avec la conversion au système métrique les stations essence affichaient le prix en 1980 à $0.29,6 le litre = $1.34,6 pour un gallon impérial.

Évidence: le monde a beaucoup changé en peu de temps

Les deux compagnies de pouvoir hydro-électrique ont signé leur entente en 1969 et il a fallu quelques années pour compléter le barrage et pour que la production de l'électricité commence. L'encre était à peine sèche et déjà les signataires se sont rendu compte que leur entente n'avait pas prévu cette révolution dans les prix de l'énergie au plan mondial et international. La stabilité des prix depuis 1950 était chose du passé... bienvenu au monde nouveau de la fluctuation des prix à la hausse....

La compagnie de Terre-Neuve s'est vu "fourrée", c'est le moins qu'on puisse dire; tandis que l'Hydro-Québec s'est vu avec le billet gagnant du "gros lot" en main. Dans le meilleur des mondes, celui qui avait le beau jeu aurait pu dire, "Écoutes les boys, nous reconnaissons que notre entente, quoique faite avec les meilleurs intentions, est devenue injuste. Voici ce que nous aimerions faire...."

Mais non, les vainquers ont décidé de s'en tenir à la lettre de la loi. En face d'une telle attitude dure et intransigeante, la compagnie terre-neuvienne a tenté à maintes reprises de gagner justice et gain de cause par les tribunaux, mais en fin de compte - et après des millions en dépenses légales pour les deux parties - ce fut pour rien. Comme toujours, il n'y a que les avocats qui se frottent les mains.

Qu'en est-il dans les faits?

Oui, c'est vrai, qu'au pied de la lettre de la loi, Hydro-Québec a gagné gain de leur cause. Leur profit est la récompense méritée par leur investissement en partenariat pour la construction du barrage Churchill et par le fait que l'Hydro-Québec en a assumé le risque face à l'inconnu de l'avenir et aussi les coûts supplémentaires s'il y en avaient lors de la construction.

Cependant on publie que Churchill Falls Labrador Corporation a reçu environ $2 milliard en profit tandis que l'Hydro-Québec, elle, a reçu environ $28 milliards de profit... donc 14 fois l'autre... ou 1,400 pour cent. Se contenter d'empocher face aux difficultés et aux défis financiers de son voisin équivaut à dire à ces derniers "Eh bien, vous avez signé comme nous; maintenant, allez vous faire foutre!"

C'est peut-être légal, mais ce n'est pas amical. C'est peut-être comme ça au poker, mais dans le monde des affaires, on a davantage intérêt à cultiver des amitiés que des animosités, dans amis plutôt que des ennemis. Il ne faut même pas être chrétien pour savoir démontrer "un peu de classe" face aux autres et face au monde entier, qui regarde et observe avec grand intérêt.

Qu'est-ce qu'on fait avec tout ça? Eh bien, pour ma part, je crois que j'ai toujours été fier d'être Canadien, d'être Québécois, d'être Montréalais... mais aujourd'hui, j'ai honte. J'ai des amis qui sont de Terre-Neuve-et-Labrador, et face à leur expressions qui m'interrogent, je n'ai point de réponse, et je n'ai qu'à hocher la tête, m'excuser auprès d'eux, et écrire ces quelques mots.

Réveillons-nous! Nous sommes tous de la Planète Terre....

Ces attitudes de "requins" ont une certaine logique dans le système capitaliste nord-américain pour ne pas dire franchement américain. Dans ce système tout compétiteur est un ennemi à écraser... tel que démontré dans leur chef de file actuel, le Président Trump.

Il faut vraiment être somnabule pour ne pas voir ni comprendre que nous sommes tous dans le même pétrain avec les glaciers fondant de plus en plus rapidement, les mers qui deviennent dangéreuses pour les espèces qui y vivent, les abeilles qui sont en voie d'extinction.... Si nous perdons les abeilles, c'en est fait de la moitié de nos denrées... sans pollinateurs, pas de fruits ni légumes!

Il est à peu près temps de réaliser que si j'écrase le pied de mon voisin, c'est mon propre pied qui va en souffrir sous peu.... Les enfants comprennent déjà que nous devons nous entre'aider.... Nous avons à réapprendre cette leçon....

Faisons une meilleur offre à nos voisins de Terre-Neuve-et-Labrador.... Même tripler leur dividende à $6 milliards il nous en resterait quand même $24 milliards! On pourrait donc faire mieux.

Alors, Hydro, courage... parlez avec "les autres", et svp soyez gentils....

D'accord, vous pouvez me traiter de naïf, ce ne sera ni la première ni la dernière fois qu'on me traitera ainsi. Il reste que dans seulement quelques années nous nous retrouverons tous face à face avec le Créateur de l'Univers - que nous le croyons ou pas, que nous aimions ça ou pas - et nous trouverons qu'Il est telle qu'Il s'est présenté parmi nous: gentil, compattisant, et juste. Il nous a déjà averti: si nous sommes dur envers les autres, Il nous traitera de la même façon. Si nous sommes justes et gentils envers les autres, nous aurons droit au même traitement. Pour ma part, je pense qu'il vaut mieux, beaucoup mieux, agir gentiment envers les autres.

Alors, Hydro-Québec, il n'est jamais trop tard. Allez-y, prenez le téléphone et applez les gens de Churchill Falls Labrador, et faites-leur "une offre qu'ils ne pourront pas refuser." C'est vrai, la Cour Suprême nous a donné raison, et nous n'avons aucune obligation de faire plus, mais, compte tenu des circonstances, voici ce que nous aimerions faire." Vous pourriez tripler leur dividende et, selon ce qui est publié, ils recevront $3 milliards et nous recevrons $20 milliards. C'est quand même pas mal. Nous pourrions leur être encore plus généreux....

Je vous invite à faire suivre....

Peut-être quelqu'un lira ces lignes... peut-être ça pourrait faire une différence... je suis croyant et je vis d'espérance, parce qu'il y a un Bon Dieu qui, Lui, un jour, saura juger justement et avec miséricorde.... Entre temps, c'est à nous de jouer, et de bien jouer, et gentiment....

Même si vous êtes en fauteuil roulant et ne pouvez écrire qu'en bougeant vos yeux, vous pouvez changer le monde! Les mots sont très puissant, et il suffit d'envoyer les bons mots, à la bonne personne, au bon moment, au bon lieu, pour allumer une étincelle qui à son tour peu allumer un feu qui embrasera le monde entier....

Allez voir le film "Demain. Tomorrow." qui nous en donne plein les yeux, les oreilles, la penseé, et le coeur d'initiatives déjà prises par le monde entier pour sauver la Planète Terre. Il y a aussi l'assemblée convoquée par le Pape François qui rassemblera des jeunes et des spécialistes du monde entier qui veulent construire une économie qui met la personne humaine et notre maison commune au centre au lieu de l'argent et du profit à tout prix.... Les dates sont du 19 au 21 novembre, 2020 et ça s'appelle: "L'Économie de Francesco".

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© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
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Que Dieu vous bénisse, vous et votre famille, maintenant en ce beau temps de l'été, et toute l'année!

mardi 22 octobre 2019

Nous pouvons éviter de nous endurcir... et retrouver la compassion comme société

Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

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Tuerie dans une mosqué de Québec

Quel triste documentaire sur la vie du jeune responsable de la tuerie dans une mosqué de Québec. Ce pauvre garçon fut victime d'harcèlement de plus en plus sévère à l'école à partir de la 4e année jusqu'au résultat qu'on connait. Pourtant, il avait de très sympathiques parents et il était d'une belle petite famille....

Le harcèlement par des enfants à l'école

Au début il s'est plaint... il y eut des interventions, mais sans résultat. À force de ne pas trouver d'aide efficace, il cessa de se plaindre, et en rétrospective, nous voyons qu'il intériorisa sa souffrance en un désir de se donner la mort. La crainte d'intensifier le harcèlement à son égard l'a privé de solution, et dans ce guet-apens intérieur, sa souffrance se transforma en heine et en un désir de se venger.... La spirale dans le noir a pris de l'ampleur jusqu'au désastre.

Pourquoi les éducateurs et administrateurs n'ont-ils pas pu agir efficacement? Pourquoi les parents et la parenté, les amis et les voisins n'ont-ils pas pu intervenir à leur tour pour trouver une solution? Pourquoi le harcèlement entre enfants devient-il si persistant, est-il si difficile à enrayer?

Notre société moins capable d'enrayer ce fléau?

Plus important, nous tous, pourquoi à certains moments nous sentons-nous démunis face aux défis de la vie? Comment en sommes-nous venus à une telle perte de prise en charge au sein de notre société? Pourtant les jeunes parents que je connais sont si attentifs à leurs enfants, si prêts à venir à leur aide, et à prendre leur part quand ils ont raison de se plaindre tant à la maison qu'à l'école ou à la garderie.

Je suis assez vieux pour me souvenir d'un autre Montréal, d'un autre Québec, d'un autre Canada. Le monde des adultes n'était pas meilleur en tant que tel, et notre monde des enfants n'était pas meilleur lui non plus... nous étions tous aussi humain que les gens le sont aujourd'hui. Mais alors, qu'est-ce qui a changé? Qu'avons-nous peut-être perdu?

La révolution "tranquille" de 1960 fut une manifestation d'une longue détresse 

Il faut reconnaître honnêtement que l'être humain a connu la détresse - personnellement et aussi en société - depuis les débuts de son existence. Notre espèce - "homo sapiens sapiens" est la dernière à survivre et qui a éclipsé toutes les autres.

Pour ce qui est du Québec, nos ancêtres ont connu et les guerres et les alliances avec les peuples autochtones, la guerre entre l'Angleterre et la France, la conquête, les effets du jansénisme, les attentats de conquête par les Américains, les grandes vagues d'immigration des jeunes vers les États de la Nouvelle Angleterre, et la croissance de l'éducation pour tous.

Les décalages entre la foi catholique traditionnelle et le courant janséniste, entre la société rurale / agricole et l'industrialisation, entre le développement en province et l'urbanisation, entre la culture catholique chrétienne et les courants rationalistes ont vu naître des courants de prise d'autonomie un peu partout. Les chansons "à répondre" permettaient aux gens de s'en donner à coeur joie dans des histoires parfois très osées en réaction à une Église trop moralisante.

Sans doute qu'il y eut vers 1940 une "révolution tranquille intellectuelle" dont les auteurs de file proposait un "bien commun" et le progrès dans une société sans Dieu, sans la foi, à titre indépendant par l'être humain pour la société humaine. La "révolution tranquille politique" déploya cette pensée dans les institutions de l'État en réponse aux besoins de l'heure; alors que les évêques du Québec étaient, en gros, dépassés par ces développements, et entre eux n'avaient pas les moyens de mieux adapter ou ajuster leurs institutions au service de l'enseignement et de la santé en réponse aux grands changements et défis démographiques.

La prise en charge de l'éducation par l'État

À la "petite école" comme au secondaire - avant les vagues successivement plus intrusives les unes que les autres de "réforme scolaire" entreprises par le Ministère de l'Éducation du Québec - les éducateurs et administrateurs se sentaient pleinement autorisés d'agir et d'intervenir durant les heures d'école pour solutionner tout problème qui pouvait survenir. Je parle des années cinquante et soixante - de 1955 à 1966. Je ne suis pas un naïf pour penser que c'était parfait, non, il y avait des "caves" en ce temps-là comme il peut y en avoir aujourd'hui. Mais en gros, on se prenait en charge.

Au cours des années - durant toute cette période des réformes scolaires - en tant que prêtre je visitais souvent les écoles et même les classes et j'ai connu beaucoup d'enseignants, j'ai entendu plein de plaintes que les enfants arrivaient à l'école de moins en moins "humanisés", de moins en moins "civilisés", c'est-à-dire de moins en moins conscients du bien-être ou des sentiments de leurs voisins, les autres petits enfants autour d'eux. Il y avait de plus en plus de petits qui ne réalisaient pas quand ils faisaient mal aux autres, comme s'ils en étaient complètement inconscients.

L'encadrement des enfants s'est-il affaibli?

Il y a soixante ans il y avait plus d'ordre, plus de discipline, moins de distractions numériques tant à l'école qu'à la maison. Toute interruption de la classe était immédiatement notée, saisie, et disciplinée. J'ai d'excellents souvenirs de mes enseignants comme de mes directeurs d'école. Nous étions très étroitement encadrés, et nous ne doutions pas que ces éducateurs avaient notre bien-être à coeur.

À la maison, Maman ne se faisait pas de complexe de nous punir, rarement en nous touchant, mais à quelques occasions, oui. Papa n'avait qu'à nous regarder ou à montrer son mécontentement pour nous impressionner de son amour et de son autorité, et de nous motiver à l'obéissance et au respect.

Dans le voisinnage, si on faisait un "mauvais coup", un voisin nous amenait chez nous pour en donner un compte rendu à Maman qui ne tardait pas à nous faire la leçon.

En quoi la situation des éducateurs et des parents est-elle devenue dans certains cas précaire?

L'ère des "réformes scolaires" au Québec

À partir du "Rapport Parent" de 1964 le Ministère de l'Éducation et le Gouvernement du Québec ont saisi le système de l'éducation des autorités traditionnelles en place - ce qu'on pourrait appeler une alliance entre l'Église et les éducateurs laics. Au début, à toute fin pratique, il semble que les chefs d'état avait pleinement l'intention de collaborer davantage avec l'Église et ses institutions, mais il y eut une nette prise de position de faire passer de l'Église à l'État la prise en charge.

Compte tenu des courants intéllectuels, c'est sans doute inévitable qu'en fin de compte les agents de l'état, les politiciens et les agents de la fonction publique, en sont venu à ne pas se gêner pour déclarer - directement ou indirectement - leur mépris pour le système d'éducation qui les avait précédés, qui les avait formés et dont ils étaient les produits, les gradués. Une telle myopie fait problème, il semble.

Je ne me souviens pas d'avoir souvent entendu de la part de fonctionnaires, de politiciens, d'artistes, ou de toute personne se trouvant "sur une tribune" quelqu'expression de reconnaissance pour tout ce qu'ils avait reçu de la part de leurs éducateurs, à quelques exceptions près. Une personne que se donne trop facilement au mépris risque de devenir méprisante et, par le fait même, risque de se tenir soi-même indemne et à l'épreuve de toute auto-évaluation ou critique. C'est dangéreux, ça.

Durant toutes les années de mon adolescence et plus tard, j'ai trop souvent compris avec quel mépris notre société en général et ses institutions en particulier s'en sont pris contre les générations qui les avaient précédés pour leur imputer la responsabilité pour tous les malheurs imaginables. Un jour, étant tanné d'entendre un vieux s'en prendre à l'Église pour avoir "forcé" les parents à avoir une douzaine d'enfants ou plus, je lui ai demandé, tout bonnement, combien ils étaient dans sa famille. 17. "Et vous, où en étiez-vous?" 8e. "Donc, si je vous comprends bien, vous auriez voulu que vos parents auraient pu faire la contraception pour n'avoir que 2 ou tout au plus 3 enfants, ou encore ils auraient pu avoir recour à l'avortement? Mais à ce moment-là, vous n'auriez pas vu le jour?" SILENCE....

À chaque fois qu'il était sujet d'un trouble en société, on tenait responsable, incompétent, incomplet le système scolaire et les enseignants, ou encore l'Église, ou les deux. À tout coup on se précipitait pour écarter la présence, le rôle, la participation de l'Église et de ses agents de pastorale, tout en refoulant sur le  système scolaire et les enseignants et leurs administrateurs des "solutions" conçues dans les "tours d'ivoire" des grandes villes. Et à chaque vague d'intervention, de la part du Ministère et du Gouvernement pas trop souvent d'auto-évaluation, du moins, pas aux yeux du grand public.

Réformes et mesures se sont succédées les unes après les autres jusqu'au point où le système scolaire soit devenu méconnaissable. Encore une fois, je ne me souviens pas d'avoir entendu en tribune publique ni le Ministère ni le Gouvernement du Québec se donner à un exercice d'auto évaluation pour se poser la simple question: "Quel effet nos interventions ont-elles sur les enseignants, les écoles, les enfants, leurs parents, les familles, et enfin, notre société?

La mobilité sociale et la croissance démographique

Durant toutes ces décennies, nous avons observé une grande désintégration sociale en raison d'une plus grande mobilité des gens, de la grande croissance démographique et l'arrivée de nombre d'immigrants de toute part du globe, et de la perte de stabilités culturelles. Les réformes scolaires ont sans doute accompli certains progrès sociaux, mais en même temps, la compétence et l'autorité pour agir au niveau local - tant à l'école qu'à la maison - a été obscurci ou éclipsé en quelque sorte.

Les instances de la fonction publique au niveau de l'état est en grande partie responsable pour l'érosion de la prise en charge des enfants par les intervenants sur le terrain. L'école du quartier connait moins ses enfants qu'autrefois. Beaucoup de parents n'appuient moins les enseignants de leurs enfants qu'autrefois. Apparemment.

En plus, les coupures budgétaires par l'État a diminué le nombre de professionnels à l'appui des enseignants. On ne prend pas au sérieux les plaintes de la part des enseignants: classes trop nombreuses, trop d'enfants troublés intégrés avec les enfants qui peuvent apprendre plus facilement. Ensuite il y a les problèmes d'inculturation et d'intégration pour les nouveaux immigrants et les défis tant pour les éducateurs que pour les enfants qui les accueillent.

Je crains aussi qu'un effet secondaire de toutes ces réformes inlassables de la part de l'État ait été de se substituer à l'autorité naturelle des gens sur le terrain: enseignants, écoles,  administrateurs, parents, et tout citoyen, sans parler de l'Église catholique et des autres églises.

Non. Il ne faut surtout pas parler d'églises, ni de religion, ni de Dieu. Surtout pas. Pas dans un monde qui ne fait confiance que dans la science, la technologie, les arts, les sciences humaines, et, bien sur, la politique.

Nous avons perdu l'alliance Église / Paroisse / Dieu / Religion / Famille / École / Voisinage

Dans toute l'histoire du Québec il y a eu alliance entre l'Église et le pouvoir civique et politique pour assurer la survie du peuple avec sa langue, sa culture, et sa foi telle qu'exprimée dans sa religion. Une des stratégies fut la "revanche du berceau" en réponse à la conquête par "les anglais" au 18e siècle.

Malheureusement, en parallèle, la foi catholique chrétienne fut infectée par l'hérésie du jansénisme en provenance de la France. Le principal résultat fut que, en gros, l'Église est devenue plus moralisante qu'évangélisante. Autrement dit, trop souvent les curés et prédicateurs mettait plus d'emphase sur la morale que sur le bienfait d'être aimé par Dieu et de l'aimer en retour. Il a continue d'y avoir de saints prêtres et religieux qui offrait plutôt cette approche vivifiante, mais ceux qui en étaient incapable ont fait malheureusement leurs ravages.

Pourtant, dans la symbiose société - église / paroisse / Dieu / religion / famille / communauté locale - il y avait partout - quoique à des degrés variables - une qualité d'humanité qu'à toute fin pratique nous avons perdue, et ce, pour le pire.

Ce sera toujours vrai que l'être humain a une capacité pour reconnaître et désirer ce qui est bon et bien. Cependant, notre société et sa culture, ou ses cultures, ont une soif insatiable pour le plaisir et la libération de toute contraintes, dans une course presque effrenée vers "le bien"; mais ce qui semble trop souvent perdu et la quête d'une plus grande humanité et le désir de devenir une meilleure version de nous-mêmes. Au fond, c'est vers cela que l'Évangile de Jésus Christ est orientée.

En l'occurrence, l'état prétend mieux savoir que les parents ce qui est désirable pour leurs enfants, et de plus en plus se substitue à leur autorité naturelle. Il en a fait de même d'abord avec les enseignants.

Maintenant que nous en sommes là, impossible de faire marche arrière. Les prêtres et religieux sont en diminution, sinon disparition. Nous avons perdu toute une "armée" de prêtres, religieuses, et religieux dont la présence et les services ont été d'une valeur incalculable pour notre société en général et pour les personnes et les familles en particulier.

Oui, il y a eu des abus, et nous prenons nos responsabilités

Encore une fois, je ne suis pas un naïf, je ne nie pas le fait que des prêtres et des religieux - faute d'être suffisamment humain - ont monstrueusement abusé d'enfants et d'autres personnes vulnérables. Là où il y a des personnes humaines, il y aura toujours de graves problèmes et défauts d'humanité.

Regardez le fléau d'abus de personnes âgées dans les centres d'hébergement. On n'ose pas trop en parler parce que l'état admet difficilement ses défauts, ne prend pas responsabilité pour les effets directs et indirects de ses intrusions. Quand Jésus à déclaré que celui qui était sans péché pouvait lancer la première pierre à la femme accusée, tous les accusateurs, humiliés, ont quitté. Ça fait du bien de se prendre en charge et de faire son propre inventaire avant d'accuser autrui.  Je suis le premier à prendre à coeur la critique et d'écouter les plaintes à mon égard. C'est salutaire.

 Actuellement, au moins l'Église, pour sa part, prend ses responsabilités à tout égards, et ce, par le monde entier. La prise en charge n'est pas parfaite, n'est pas universelle, mais peu à peu elle se fait. Ce qui plus est, la société accuse un énorme retard sur l'Église à ce chapitre. Ce sont les faits que la grande majorité des abus sexuels se font dans l'enceinte même de la famille et aussi aux mains de proches ou d'agents des diverses institutions publiques.

Avant la crise des abus dans l'Église, le tabou était à ce point complet que rarement les médias en parlaient, et ce n'est qu'avec grande difficulté qu'un parent croyait son enfant qui se plaignait d'avoir été "touché". Au moins, maintenant que le tabou a été brisé, et en tant que société, nous commençons à prendre nos responsabilités et à écouter les plaintes et les prendre au sérieux.

Une société caractérisée par le mépris devient incapable de gratitude

Pourtant tout ceux qui ont maintenu des contacts avec le clergé et les religieux ont en général gardé de bons souvenirs et les ont appréciés. Cependant, le mépris collectif envers tout ce qui est religion, église, prêtres, et religieux, et même envers les enseignants - vous n'avez qu'à interviewer ceux qui malgré tout continuent courageusement d'enseigner dans nos écoles pour entendre avec quel mépris les parents trop souvent traitent ceux qui enseignent leurs enfants. Les parents à leur tour font objet d'un mépris institutionnel à leur égard de la part de l'état. Vous n'avez qu'à scruter le nouveau programme d'enseignement sexuel.

La situation est tellement grave que nous ne pouvons plus attendre que les institutions publiques se réforment de leur propre gré, ou s'attardent pour évaluer et prendre responsabilité pour leur propre part dans l'érosion de l'autorité et la compétence pour agir de la part des enseignants et des parents.

L'heure de passer à l'action - nous tous - chacun dans sa sphère de responsabilité

Notre choix est simple. Soit qu'on se contente d'être un citoyen impuissant et de laisser l'état se préoccuper de tous nos problèmes; soit qu'on se prenne en charge, tous et chacun, pour prendre notre place et faire tout ce que nous pouvons pour humaniser davantage les milieux dans lesquels nous vivons et travaillons.

On a beau mépriser l'Église catholique, mais au moins cette culture et ces générations étaient porteurs d'un objectif collectif et partagé: que chacun fasse de son mieux pour devenir le plus humain possible et qu'il soit le meilleur voisin possible pour son voisin, partout et à tous les niveaux.

Ce n'était pas parfait, parce que partout où il y a des personnes humaines, nous trouverons des défauts mais vaut beaucoup mieux marcher ensemble et nous encourager les uns les autres à faire notre mieux que de laisser tomber les bras. Quels que soient nos défis actuels, nous n'avons pas besoin de la permission de l'état pour continuer de prendre à coeur le bien-être des personnes vulnérables qui nous sont confiées.

Peu importe comment les autres s'aquitte de leurs responsabilités - pour ma part je peux continuer de m'engager pleinement, de faire de mon mieux, de bien documenter mes prises de position et mes interventions, tout en allant de l'avant sans crainte. C'est réel et vrai que quand on fait confiance au Bon Dieu Il devient notre appui, notre renfort. Quand je prie pour et avec les gens de tout âge qui me sont confiés, Dieu agit pour leur bien et me vient en aide. La preuve est dans les résultats.

Si nous nous prenons tous en charge, peut-être qu'il n'y en aura plus de jeunes si harcèlés, méprisés et maltraités qu'ils deviennet suicidaires ou meutriers....

Autre avantage de garder Dieu dans le portrait: au lieu de nous autosuffir pour nous rendre compte qu'en bout de ligne nous ne pouvons pas nous suffir à nous-mêmes, en faisant de la place parmi nos meubles au Créateur de l'Univers, nous pouvons mieux respirer et retrouver espérance, et nous encourager les uns les autres, tout en recevant de sa part une aide spirituelle et intérieure qui nous rend plus efficaces et coopérateurs.

Alors, bon courage à tous et à toutes, et à la grâce de Dieu.

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Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

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© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
© 2006-2021 Tous droits réservés Abbé Gilles Surprenant, Prêtre Associé de Madonna House Apostolate & Poustinik, Montréal QC
 

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lundi 2 juillet 2012

Vie, sexualité, styles, choix, liberté.... L'Église comme Jésus toujours mécomprise

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Avec le plus grand respect pour les personnes - mes proches que j'aime, les gens que je sers, et toute personne de bonne volonté - je propose que sur les grandes questions dites "chaudes" de notre temps on mécomprend l'Église de Jésus, surtout en autant que son Église est présente en l'Église Catholique Romaine.

Peu importe qu'un enfant soit conçu de façon toute naturelle par des parents aimants - une femme et un homme qui se sont engagés l'un envers l'autre par le mariage pour la vie - ou par une femme et un homme sans un engagement formel de mariage, ou par une femme en partenariat ou mariage civil avec une autre femme ou par une femme qui par la suite remettra l'enfant en adoption à un de ces couples ci-haut ou encore à un couple d'hommes, avec ou sans engagement dans un mariage civil... peu importe dis-je, cet enfant est un être humain précieux aux yeux de Dieu et valorisé comme tel par l'Église et par toute personne raisonnable et de bonne volonté.

Alors, pourquoi l'Église se prononce-t-elle de façon apparemment si sévère selon l'avis de beaucoup de gens de nos jours sur les questions de mariage, de sexualité, de parenté, d'adultère, et autres sujets reliès à ces questions? La première chose qu'il faut clarifier tout de suite est la question d'autorité. De quel droit peut-on, qui que nous sommes, nous prononcer sur de telles questions qui, au fond, touche la vie privée des gens et qui sont, finalement, leur affaire à eux? Ne devrait-on donc pas nous mêler de nos affaires et laisser toutes ces questions sans commentaire?

Eh bien, oui et non. Oui, toute personne humaine est dans son droit d'ordonner sa vie comme bon lui semble, et personne n'a le droit de se mêler de leurs affaires en tant que telles. Toutefois, étant donné que nous sommes des créatures dotées d'une dimension sociale, en autant que nous choix affectent les autres en société, alors les diverses instances d'autorité publique ont le droit de se prononcer sur nos choix et sur nos agissements, en autant que ceux-ci affectent ce qu'on peut appeler le "bien commun ou publique".

Si de nos jours il y en a beaucoup qui font une "révision de l'histoire du Québec et de l'Église" je pense qu'on y va beaucoup trop sévèrement envers l'Église, c'est-à-dire envers le clergé et les religieuses et religieux qui entre eux on offert pendant des siècles depuis la colonie presque la totalité des services sociaux et de santé à la population francophone et catholique et même parfois aux "étrangers". Oui, nos ancêtres ont contribué par leurs offrandes pour maintenir toutes ces institutions de religion et de bienfaisance publique, mais nos toutes habitudes de charité n'ont jamais approché la juste valeur des services rendus.

Pendant des siècles, nous avons eu une véritable armée de prêtres curés et vicaires, enseignants et offrant aussi d'autres professions, et aussi de religieuses et de religieux offrant toutes la gamme des services sociaux et de santé, et cette armée fut tellement abondante qu'on envoyait des missionnaires par le monde entier pour y offrir les mêmes services adaptés aux réalités locales. Si nos églises font pitié de nos jours c'est justement que nos offrandes ne reflètent pas la valeur reçue, pas au même titre de tous les autres services que nous n'hésitons pas de payer à plein prix, que ce soit le cinéma, le resto, ou le magasinage....

Pour en revenir aux "questions chaudes" il faut le déclarer sans équivoque que l'Église n'a aucune espèce d'autorité de s'y prononcer à moins qu'elle ne fait que réitérer ce que le Bon Dieu a déjà déclaré ou révélé dans le "design", si vous voulez dans "l'architecture" de sa création, y compris notre humanité. Nous devons le reconnaître, et nous le faisons de bon gré, que pendant plus d'un siècle - à partir environs de l'époque des "patriotes" jusqu'aux années avant, durant, et un peu après la "révolution tranquille" les gens d'église n'y ont pas allé "de main morte" sur les questions de morale. Il est juste de dire qu'il y en a eu beaucoup trop qui ont tenté en quelque sorte de "contrôler les meurs, les comportements" des gens.

Pour être juste, et je n'entends pas souvent cette perspective, il faut se rappeler que nous faisions partie de ce qu'on appelle en sociologie une "société ou une culture close". Ce sont des sociétés préoccupées de leurs survie, comme nos frères et soeurs juifs. Dans de telles sociétés, les balises sont très clairement définies, et il est très clair que toute contravention sera sévèrement punie, afin d'assurer la survie de la collectivité.

Dès avant l'époque des patriotes, l'Église a épaulé les leaders civils dans une campagne de sensibilisation auprès de la population pour hausser l'importance de son identité dans les éléments de sa langue, sa culture, sa foi, et sa religion, et nous constatons qu'il y eut beaucoup de personnes qui ont servi les "Canadiens français" de façon héroïque. Les êtres humains et leurs institutions changent difficilement et lentement, et il a fallu attendre les années 1960 pour permettre aux gens d'Église de réaliser que le moment était venu où il fallait faire confiance aux gens de se former la conscience et de prendre leurs responsabilités.

Voilà pourquoi maintenant, en 2012, l'Église se voit clairement comme au service de la famille humaine - autant pour le bien des croyants chrétiens de la tradition catholique romaine que du reste de la population. Alors, si l'Église - dans les personnes qui partagent la responsabilité de la pastorale et de l'enseignement - continue de se prononcer sur toute question pertinente à la vie humaine, c'est parce que ces questions intéressent beaucoup le Bon Dieu, le Créateur, Celui qui a conçu notre "design", notre architecture humaine, et nous avons intérêt à comprendre ce qu'Il a à nous dire; car il en va de notre bonheur durable.

Où que nous soyions dans notre cheminement de vie, et quelles que soient nos circonstances, nous avons donc intérêt à découvrir et à comprendre ce que Dieu nous révèle sur nous-mêmes comme sur Lui, et nous tous, nous découvrons alors que nous avons tous "du chemin à faire" pour nous approcher de l'idéal de la personne humaine qu'Il nous a offert en Jésus, à la fois Fils de Dieu et fils de Marie, et donc un homme comme nous. Il vous offre donc rendezvous à votre paroisse locale, ou si vous préférez, auprès de notre nouvel Archevêque
Christian Lépine. Bonne route et préparez-vous à trouver en Jésus une Bonne Nouvelle!

l'Abbé Gilles

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lundi 8 août 2011

L'Église - bouc émissaire québécois favori

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Un jour un homme dans les 70 ans s'en donnait à coeur joie à démollir l'Église catholique pour avoir influencé, intimidé, ou il osait même dire extorqué moyennant le confessional la génération de ses parents d'avoir un nombre excessif d'enfants. Incapable de l'endurer plus longtemps je lui posa cette question: "Combien étiez-vous d'enfants dans votre famille?" "17 me fit-il" avec un air écoeuré. "Ah oui... et vous, vous étiez le quelleième parmi les 17?" "Je suis le neuvième." 
    Je lui répliquai "Alors, si je vous comprends bien, vous auriez souhaité que vos parents n'auraient eu que 2 enfants? Mais alors vous ne seriez pas conçu, encore moins né!" Il me fixa, bouche bée, ne sachant pas trop quoi dire. 
    Je ne sais pas ce que vous en pensez, cher lecteur, mais pour ma part je suis fatigué et désolé d'entendre sans relâche cette rengaine à tour de bras que l'Église pendant des siècles aurait gardé la société occidentale dans l'ignorance et les québécois sous le joug de son autorité, les empêchant de progresser ou de vivre librement ou qu'elle se soit mal occupée de ses ouailles. De nos jours s'ajoutent les cas désolants et scandaleux de cas d'abus sexuels et autres, il n'est pas question de nier ces faits désolants. Traitons d'abord la question de l'ignorance. 
    Ceux qui de façon cavalière se mettent à écrire une nouvelle histoire de la civilisation occidentale pour en extirper la part considérable de l'Église choisissent d'ignorer les faits. Ce sont les rangs d'innombrables membres du clergé et de relgieux qui ont conservé les connaissances, les archives, les oeuvres d'art, et le métiers - entre autres - pour permettre à la société occidentale de survivre les diverses vagues d'invasions par des hordes de barbares pendant presqu'un millénnaire. 
    C'est l'attitude contemplative de chrétiens pratiquants qui mena des douzaines d'entre eux à devenir des scientifiques et à faire les découvertes à la base des sciences pures qui sont devenues notre patrimoine. Je suis désolé de la mémoire sélective qui s'acharne sur quelques autorités religieuses ignorantes de la science qui ont donné du fil à retordre à des gens comme Galilée. 
    À tous les niveaux de la société la jalousie ou l'ignorance poussent les uns à malmener des autres. Il ne faut pas pour autant généraliser des jugements à l'institution elle-même. Nous faisons preuve d'ignorance, ou de malhonnêteté, ou de préjugé à chaque fois que nous tentons d'effacer les traces de l'Église de notre histoire, que nous nous acharnons sur ses défauts et ceux qui les ont commis, ou que nous cherchons à mettre en marge ou même à éliminer la part que notre Église continue d'apporter aux gens de notre temps. 
    On peut ne pas être d'accord avec l'Église, ou la Bible, ou la foi chrétienne avec sa morale; mais il ne faut pas pour autant chercher à priver l'Église de sa place au Québec ni chercher à marginaliser les chrétiens catholiques qui continuent de pratiquer leur foi et de chercher à la répandre. Affirmons tout de suite qu'il est bon et nécessaire de rendre justice là où des gens sont ou ont été lésés dans leur personne, leur dignité, ou leurs droits. 
    Cependant il faudrait employer - aussi bien dans nos moeurs quotidiennes que dans les médias de communication et artistiques - les mêmes poids et mesures pour tout le monde. Pourquoi s'en prendre sans relâche à l'Église, pourquoi s'acharner sur elle? Au Québec on ne fait que commencer à assumer nos responsabilités touchant les erreurs médicales au réseau de la santé et des services sociaux. On n'est pas scandalisé que des professionnels de la santé ou des services sociaux fassent des erreurs qui blessent ou même tuent des gens, ou les marquent pour la vie. 
    On entend dire que dans les écoles au Québec il y a des enseignants qui imposent à leurs élèves ou étudiants des valeurs, des perspectives qu'on pourrait qualifier d'immorales ou du moins contraires aux valeurs de ces enfants et jeunes et de leurs parents. On va jusqu'à en effet encourager l'activité sexuelle d'enfants mineurs à l'insu de leurs parents sous le prétexte d'une confidentialité médicale ou psycho-sociale. On ne semble pas scandalisé pour autant. 
    Qu'il y a des prêtres ou religieux qui sont coupables d'avoir commis de graves erreurs est en effet scandaleux, mais ce fait est le résultat de la condition humaine. L'Église catholique n'est pas une institution qui serait exempte d'erreurs humaines. Tout professionnel des services médicaux ou sociaux peut souffrir une grande variété de défauts qui peuvent engendrer des erreurs professionnelles ou même des défauts de comportement qui causent par la suite aux usagers du système des préjugés, des dommages, ou des séquelles qui leur soient défavorables ou pire les marquent pour la vie ou conduisent même jusqu'à la mort. 
    Nous devons toujours chercher la perfection et nous efforcer de nous perfectionner, mais il reste que nous ne pouvons pas entièrement éviter ce facteur humain. Il est bon et juste pour une société de récompenser l'excellence et de décourager, même de punir la négligence. Au-delà de la négligence, une société doit être attentive aux défauts d'humanité que peuvent souffrir même des professionnels. On peut dire qu'un but de la vie humaine sur cette Terre est d'atteindre la perfection, mais s'il y a perfection nous la trouvons plus à la fin de la vie qu'au début ou même durant. 
    Mais pourquoi faire de l'Église un bouc émissaire et mettre à zéro la tolérance publique à ses erreurs professionnelles ou à ses défauts d'humanité? Je crois que la cause principale de cette nouvelle intolérance face à l'Église vient du fait d'un rejet de la morale en général et des valeurs morales chrétiennes en particulier. Il y a des instances publiques et privées et nombre de personalités publiques telles que des artistes qui ont comme déclaré leur indépendence de la morale, ou du moins de la morale chrétienne. On voit alors l'Église comme une institution qui à leurs yeux est devenue archaique dans sa défense de la morale biblique. 
    Il y a une certaine logique qui fait qu'on soit devenu intolérant de tout défaut dans les représentants de cette Église qui contradiraient par leur comportement cette même morale. Je suis entièrement d'accord qu'il faut sévir et prendre les mesures nécessaires pour empêcher de tels abus de continuer, punir les coupables, et mieux surveiller l'évaluation, la formation, et l'exercice des professions à l'avenir. Ma thèse ici est qu'il faut prendre de telles mesures pour tous nos professionnels et que l'Église demeurent un chef de file parmi nos institutions sociales les plus bénéfiques. 
    Il faut se rappeler qu'avant qu'on puisse bénéficier des développements dans les sciences humaines des dernières décennies, ce sont les professionnels de l'Église qui on fondé la majorité de nos institutions sociales: écoles, hôpitaux, et hospices pour les personnes âgées, les orphelins, les handicappés, et autres gens hypothéqués dans leur habilité de vivre indépendemment. 
    Notre société a bénéficié d'un quantité innombrable et d'une qualité insoupçonnée de services qui ont favorisé la croissance de notre population, la préservation et le développement de notre langue (avant que le gouvernement s'en occupe), le développement de l'éducation, et la défense de la vie et des plus vulnérables. Comme j'ai tenté de le faire avec l'homme âgé qui s'en prenait à l'Église pour avoir poussé la génération de ses parents à avoir beaucoup d'enfants, je repose ma question: "Où serions-nous si les chefs de l'Église n'avaient pas su encourager la population à croitre? 
    Nous serions devenus minoritaires, nous aurions pu perdre notre langue et notre culture comme l'ont fait nos ancêtres qui se sont expatriés aux États-Unis et sont devenus anglophones américains ayant abandonné et leur langue et leur culture. Les dangers étant grands, l'Église a employé les grands moyens: les gens avaient le devoir de se marier et de populer afin de permettre au Québec catholique français de garder et d'affermir sa place dans le monde. 
    Si lors de la révolution tranquile notre société est devenue adulte et a pris en main sa propre responsabilité pour sa vie et sa destinée, cette même société demeure en quelque sorte adolescente dans son inhabilité de faire une lecture juste de son histoire ou d'apprécier à sa juste mesure la contribution de l'Église au Québec par le passé et encore aujourd'hui. 
    Il est vrai que nous qui sommes vivants aujourd'hui jouissons d'un énorme patrimoine des sciences humaines - entre autres - dont les progrès depuis plusieurs décennies nous ont permis une meilleur compréhension de la croissance de la personne humaine avec une appréciation accrue pour les obstacles à cette même croissance. 
    On ne peut pas haut la main faire une relecture du comportement de nos ancêtres et les traiter d'imbéciles ou de criminels parce qu'ils ont jugé et agi du mieux de leur capacités et de leur connaissance à leur époque. C'est pourtant ce qui se passe de nos jours dans le tribunal d'opinion publique, opinion stimulée d'emblée par les déclarations de gens influents dans la vie publique, en politique, dans les arts, et dans le monde des médias. 
    Notre discours publique favorise de façon désordonnée les droits, et quand tous poursuivent chacun ses droits, nous ne pouvons éviter les conflits de droits sans faire place égale aux responsabilités que doivent porter par le fait même tous les citoyens de la société. Pourtant, si l'on déteste tellement l'Église c'est bien à cause de sa promotion des responsabilités à titre égal des droits de la personne. 
    C'est justement l'harmonie des droits et des responsabilités qui font paraître la pleine dignité de la personne humaine. Pour prendre un exemple notoire, l'avortement, on peut avoir le droit de favoriser la santé et la vie de la mère, sans pour autant nier ces mêmes droits à l'enfant à naître, dont la défense et la promotion deviennent la responsabilité de la génération des parents auxquels il incombe d'accueillir l'enfant à naître. 
    Je crois sincèrement qu'au Québec nous ne pourrons pas prendre pleinement notre place dans le monde tant que nous saurons pas apprécier toute la complexité de notre propre histoire d'une part, et d'autre part, reconnaître le rôle important que cette même Église, fondée par le Christ, continue de rendre au service de la population.

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mercredi 26 mai 2010

Deux mamans ou deux papas - est-ce suffisant?

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Voilà une question d'actualité mais aussi difficile d'approche. Pourquoi difficile vous me demandez? Je ne peux que vous dire que c'est mon expérience jusqu'à ce jour. Elle est surtout difficile en raison des sensibilités des gens qui y sont les premiers intéressés. On veut les appuyer même dans les désaccords, s'il y en a, mais on a l'impression qu'on a droit seulement à être d'accord. Les divergences ne sont pas permises.

Pourtant, entre amis et parents, on s'attendrait à pouvoir partager les uns avec les autres ses pensées aussi bien que ses sentiments et ses motivations, ses rêves, ses difficultés. Dans une perspective humaine on a beaucoup à apprendre les uns des autres, encore plus entre chrétiens. 

J'avais un ami proche que j'ai perdu lors de son décès l'an dernier. Il était de mon âge et il souffrit et mourut avant son temps. J'avais déjà perdu son amitié une dizaine d'années auparavant alors qu'il s'est déclaré gai, mais pas par ce simple fait. Je n'ai jamais cessé d'apprécier son amitié ni de vouloir lui être ami et frère. Lors de son annonce de cette nouvelle qu'il se considérait gai, je pensais que nous étions en conversation, mais il n'a pas toléré mes propos et s'en fut fini de notre amitié. J'avoue ne jamais avoir compris cette fermeture de la porte.

En rétrospective, il se peut qu'il ne sut séparer ma personne de mon rôle en tant que prêtre et représentant du Christ et de son Église. Je garde de souvenir d'avoir éprouvé de sa part une complète intolérance inexpliquée mais qui aurait pu être explicable. Toutefois, à bien y réfléchir, je crois que j'ai manqué à mon obligation à la charité. Trop accroché aux idées j'ai perdu de vue mon ami, le drame qu'il vivait, toute l'historique de sa vie et de sa quête pour le sens de sa vie, toutes les émotions autour de ses efforts de donner un sens à sa vie, et son grand besoin - que nous partageons tous - de connaître et d'être reconnu, d'aimer et d'être aimé.

Je demeurerai toujours reconnaissant envers mon ami, même si on a perdu l'amitié proche dont nous jouissions pendant quelques décennies, pour la leçon qu'il a su me faire. Depuis ce drame j'ai appris à faire la distinction entre les idées et les rapports que nous sommes appelés à avoir entre nous dans le respect et l'amour fraternel. Notre société moderne valorise la tolérance alors que Jésus nous appelle à la compréhension et à la charité.

Voilà un phénomène intéressant de notre culture et société toujours en évolution: le concept de la tolérance. On en parle beaucoup et il fait couler beaucoup d'encre et prend beaucoup de place dans la blogosphère, dans la société en général et dans la politique en particulier.

Ce que je regrette et redoute est que trop souvent la tolérance qu'on prône est une intolérance à l'inverse. C'est à dire qu'on veut que toute la société montre une acceptation inconditionnelle de telle perspective, de telle décision, mais cela implique un refus total de toute perspective contraire ou critique. C'est un refus catégorique au dialogue, et donc, un sérieux manque de respect et de charité. 

On ne tolère désormais aucune expression de désaccord, encore plus, on accuse d'intolérance toute expression d'une perspective différente. On sacrifie le dialogue pour y substituer un monologue, un genre de fascisme individuel ou collectif comme, par exemple, dans la pratique du lobbyisme, c'est à dire, l'imposition d'une idée ou d'une politique par la force des nombres ou du discours le plus aigu ou le plus fort. On accumule tous ceux qui sont en accord et on augmente les nombres avec tous ces gens qui sont familiers ou qui ont déjà un parti pris pour eux et n'osent pas les contredire, ne veulent pas offenser leurs sensibilités. 

Je me compte parmi ceux-ci. J'aime toujours mon ami décédé, et j'aime d'autres gens qui se disent lesbiennes ou gais. Je veux leur bonheur, et je le désire pour eux avec un amour intense et inchangeable, comme je suis persuadé que le Bon Dieu veut aussi leur bonheur et a mis tout en œuvre pour que nous y parvenions. L'enjeu n'est pas là, mais plutôt de notre ouverture à la connaissance du véritable chemin au bonheur, ou pour le dire autrement, notre ouverture à ce que Dieu nous en dit. Il reste qu'il ne me revient pas de juger de l'ouverture des autres à Dieu.

S'il y a un élément toujours présent en toute civilisation humaine - selon le récit de la Genèse - c'est bien le désir et l'audace de vouloir définir pour nous-même ce qu'est la nature humaine, quelle est notre destinée, et quel est le chemin de la vérité qui mène au bonheur authentique et durable. Nous voulons être indépendants pour pouvoir définir par nous-mêmes ce qui est bien et ce qui est mal. Nous ne voulons pas être dirigés par quiconque. 

Sur cette question de couples gais ou lesbiennes qui désireraient avoir des enfants, il y aurait beaucoup à dire, mais il se peut que les intéressés ne sont pas toujours ouverts à quelque considération que ce soit qui ne représenterait pas un appui complet et inconditionnel d'un tel projet: à savoir l'élevage d'enfants sans la complémentarité d'une mère et d'un père.

Il est vrai qu'il y a désormais plein de maisonnées mono-parentales. Si ce qui est normal dans une société est la famille fondée sur l'amour fidèle, exclusif, et pour la vie entre un homme et une femme; quand l'un d'eux quitte l'autre et lui laisse la charge des enfants cela constitue alors une exception et probablement aussi un drame pour les personnes impliquées. Inutile de comparer deux femmes ou deux hommes qui veulent être parents ensemble aux foyers mono-parentaux. S'il y  comparaison à faire ce serait plutôt au foyer constitué par une mère et un père. On ne bâtit pas une société sur l'exception mais sur la norme, sur ce qui semble historiquement établi comme la norme pour le genre humain. 

Alors vient la question de l'origine de cette norme. Est-ce purement culturel, une pratique qu'on peut changer quand bon nous semble comme on change de mode? Je voudrais éviter l'arrogance de nous considérer plus intelligents, "plus évolués" ou plus éclairés que les générations qui nous ont précédés depuis l'aube de l'humanité. Depuis toujours il y a eu des personnes, des parents, et des familles remarquables. L'inclinaison ou la préférence personnelle sont-elles les facteurs déterminants? Il n'y va pas seulement de la nature de la relation entre les adultes qui deviennent par choix ou par accidents parents, ni non plus de leur seul volonté, mais aussi du bien de l'enfant et en l’occurrence des enfants accueillis par ces parents. 

L'enfant qu'a-t-il besoin pour croître et devenir une personne humaine autonome de la conception à l'âge adulte? Voilà une question essentielle. Jusqu'à récemment les professionnels des sciences sociales s'en sont donné à cœur joie dans des études innombrables de l'apport de la femme, de la mère, à son enfant. Il y avait entre eux comme un pris pour acquis que l'homme, le père, ne contribuait que son ADN. 

Tel n'est plus le cas. Les études qu'on a commencé à faire depuis une décennie ou deux indiquent fortement que l'homme, le père, fait une contribution tout aussi importante - quoique différente - à la formation de la jeune personne humaine - et du garçon et de la fille - que leur mère. Il s'agit toujours d'une question de complémentarité. 

Qui suis-je alors, moi prêtre, pour me prononcer sur ces questions? J'ai le même droit que tout membre de la famille, de tout ami, et la responsabilité de celui qui aime l'autre et veut son bien. Je reconnais volontiers la responsabilité de chaque personne de vivre sa vie, de discerner ses décisions à prendre, et de se conduire selon sa conscience et de ne pas négliger de former cette conscience avec toute l'ouverture possible à Dieu Créateur. 

Lorsqu'on me demande le Baptême pour son enfant, ces parents par ce fait même exprime leur ouverture au plan de Dieu Créateur pour leur bonheur, leur volonté de tout mettre en œuvre pour activer ce plan de Dieu dans leur propre vie, et de transmettre ces valeurs, cette ouverture, cette foi en le Dieu vivant, à leurs enfants. Donc, ils veulent que je scrute avec eux la Parole de Dieu pour une parole que le Seigneur veut bien leur adresser en cette occasion joyeuse de l'accueil d'un enfant et de son Baptême. 

J'ai donc à me réjouir avec eux, à encourager et fortifier leur désirs et dispositions à élever cet enfant devant Dieu et avec son aide, et aussi à les aider à se préparer à faire face à tous les obstacles déjà présents et à venir qui dans notre culture ont tendance à opposer la vie de couple et de famille, voir une vie naturelle et paisible. 

Quand le premier couple d'hommes gais ou femmes lesbiennes m'approchera pour baptiser leur enfant, soit adoptif, soit conçu de façon artificielle et moyennant la médiation d'un homme d'occasion, quelle sera ma réponse, et quels seront mes propos, comme on s'attendrait de tout pasteur? 

Comment pourrais-je passer sous silence le plan de Dieu que tout enfant ait et un père et une mère, afin de recevoir et d'apprendre des deux tout ce qu'il lui faudra pour croître et devenir une personne humaine et autonome devant Lui afin de pouvoir jouir de la liberté des enfants de Dieu? 

Il faut venir en aide à ces gens, comme à l'aide des parents seuls à élever leurs enfants, ayant été abandonnés par l'autre parent, pour quelque raison que ce soit. S'il est vrai que cela prend tout un village pour élever un enfant, il est tout aussi vrai qu'il faut une mère et un père pour constituer une famille. La relation de couple dans la danse entre la différence et la complémentarité de l'homme et la femme dans le mariage est voulue par Dieu.

Ce couple complémentaire fut créé par Dieu à son image et à sa ressemblance, nous dit la Parole de Dieu au début du livre de la Genèse. Le simple fait que beaucoup de couples connaissent la défaillance dans leur relation de couple n'invalide pas pour autant le plan de Dieu pour notre bonheur ni la vitalité qu'Il a prévu dans ce couple homme/femme fait à son image et à sa ressemblance. 

C'est dans toute la dynamique de la différence qui appelle constamment et l'homme et la femme à faire place à l'autre et à une perspective et une façon de voir et de faire qui resteront toujours différentes, toujours autres, toujours en quelque sorte étrangères, qu'advient l'image vivante de Dieu dans le couple marié. Les enfants qui naissent ou qui sont adoptés dans l'enceinte de cette relation de couple homme/femme et père/mère sont accueillis dans un atmosphère et un foyer ou le renoncement de soi est ce qui exprime le mieux l'amour authentique de l'autre et qui se met au service du bien de l'autre. Il n'y a pas plus grand amour que de donner sa vie pour la personne qu'on aime. 

Ce n'est pas que deux femmes ensembles ou deux hommes ensembles sont incapables de renoncement, et peut-être bien qu'elles ou ils pourraient montrer plus d'amour et de dévouement que certains couples homme/femme ou que le parent seul pour élever ses enfants, ayant été abandonné par l'autre parent. Toute personne humaine, quels que soient les circonstances, est capable d'amour et de dépassement de soi. Cependant, le besoin de tout enfant pour cette complémentarité de deux parents de sexe différent qui s'aiment et qui soient fidèles l'un à l'autre pour la vie demeure incontournable. 

Alors, comment partager ces pensées avec deux femmes ou deux hommes qui se sont portés acquéreurs d'un enfant? Comment faire place à la perspective de Dieu dans la vie humaine? Comment vivre pas seulement de notre propre volonté mais au contraire faire place à une volonté plus grande, plus sage, plus généreuse que la nôtre? Je ne vois pas de solutions toute faite. S'il y a possibilité de vrai dialogue, alors tout devient possible, ou presque.

S'il n'y a pas possibilité de dialogue, ou si on invalide au départ la révélation judéo-chrétienne, alors on refuse la parole à Dieu lui-même, et on écrit une nouvelle anthropologie à sa propre image et à sa propre ressemblance, et non plus à celle du Créateur. Les gens sont libre en tout temps de le faire, et Dieu lui-même n'oppose pas notre liberté de décider et d'agir. Cependant, Il ne nous épargne pas non plus des conséquences de nos décision et de nos actes. En vue de notre bonheur Il souhaite nous épargner de souffrir, nous et nos enfants, en nous proposant son propre plan pour notre bonheur. 

La condition homosexuelle est-elle vraiment aussi fixe qu'on le prétend? C'est certain que plus on met en pratique une façon de vivre, plus elle devient normative pour soi. Il y a d'autres orientations de l'esprit humain que nous ne sommes pas prêts à appuyer ni accepter. Il y a aussi certainement des façons de porter de telles orientations sans pour autant en faire une vie en contestation, mais en trouvant en Dieu les assises pour un équilibre de vie qui se situe fermement dans l'appel et le plan de Dieu. 

Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité à notre époque il existe un lobbyisme qui cherche depuis plusieurs décennies à établir la légitimité de la pratique homosexuelle à même titre que le mariage d'un homme et d'une femme. Avec le temps, il y en aura peut-être qui chercheront même à abolir le couple de la Genèse. Chose certaine, avec l'influence partout présente du lobbyisme gai, il n'est presque plus possible de tenir le discours judéo-chrétien sur le mariage ou de parler du bien de l'enfant, sans donner aux intéressés l'impression qu'on les condamne ou qu'on est intolérant de leur option. 

Ce n'est pas vrai. Si nous ne sommes pas libres de contribuer de telles pensées dans un dialogue ouvert, alors c'est qu'ils ne veulent aucunement le dialogue, mais uniquement l'approbation inconditionnel. Je respecte leur liberté humaine et la responsabilité avec laquelle ils prennent de telles décisions, mais je réserve mon droit d'être en désaccord, et s'ils viennent me voir en tant que prêtre pour recevoir ce que l'Église Catholique a toujours fait par souci de fidélité à son Seigneur, alors il sera mon devoir de leur en faire part.

Le rôle de prêtre n'est pas d'atténuer les exigences de la Parole de Dieu, mais de marcher avec les autres croyants et les aider à entendre et accueillir cette Parole de Dieu et trouver la force dans l'amour de Dieu exprimé en Jésus de le suivre et de vivre volontiers les renoncements nécessaires pour suivre Jésus et connaître la profondeur de l'amour de Dieu et jouir de son désir de nous accorder le bonheur ici-bas et aussi dans l'éternité. 

On n'accepte pas beaucoup aujourd'hui d'entendre parler du péché originel, mais il suffit de dire que l'être humain demeure frustré dans son désir de bonheur pour la simple raison de nos inclinaisons à l'égoïsme. Pour vivre vraiment un amour désintéressé de l'autre, cela entraîne nécessairement un renoncement constant de mes propres désirs et inclinaisons.... La maturité implique une personne capable de s'oublier dans le service fidèle de l'autre. 

D'ailleurs, il n'est pas possible d'être chrétien sans retenir par une discipline libre et personnelle toute orientation humaine qui nous entraînerait à l'encontre de la volonté de Dieu. Jésus nous a bien averti qu'il n'est pas possible de Le suivre sans accepter de porter sa croix, c'est à dire sans accepter de priver de notre attention toute inclinaison qui nous détournerait de la volonté de Dieu telle qu'Il nous la fait connaître dans sa Parole inspirée et dans la Personne de son Fils Jésus. 

Ceci étant dit, il reste que l'intention manifeste du Créateur est de respecter la liberté de chaque personne humaine, tout en nous interpellant pour entendre et considérer sa révélation, faire de la place à son enseignement, et faire de notre mieux pour suivre ses instructions afin de pouvoir jouir de la vie qu'Il nous offre en abondance. 

Face à de tels changements sociaux et compte tenu des grandes divergences entre nous, cette réflexion n'est qu'une pauvre expression du défi qui est le nôtre en ces jours. Nous devons à tout prix éviter de nous échapper à la première exigence de la part de notre Créateur: l'amour véritable du prochain. Nul ne peut prétendre vivre la vie d'un autre ou pour un autre, ni juger les intentions ou les dispositions intérieures de l'autre. Nul hormis Dieu Lui-même, Être divin et tout Autre, est compétent pour juger toute personne humaine; donc à Lui le jugement. Pour notre part, à nous de nous aimer les uns les autres, et pour ma part, à moi de faire tout mon possible d'être et d'agir en bon berger comme l'Unique Bon Berger et selon son exemple et son commandement.

"Dieu, Toi qui aime tous tes enfants, aide-nous à bien savoir les accompagner, les guider, les aider à entendre ta parole d'amour et de sagesse pour leurs vies, et donne-leur la grâce d'ouverture à ton plan pour notre bonheur, une perspective qui est beaucoup plus large et plus sage, plus aimante et plus généreuse que la nôtre, en Jésus ton Fils, notre Seigneur."

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Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

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© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
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