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samedi 24 juillet 2021

Notre Église catholique demeure pourtant ouverte pour accueillir les gens et leurs questions, leurs quêtes de la vérité et de sens dans leur vie


Aujourd'hui j'arrive d'une rencontre tout à fait bouleversante et troublante. Je vous remercie d'avance, lectrice et lecteur, de votre temps et de votre patience, si toutefois vous choisissez de me lire. Si jamais vous avez vous-mêmes des questions sur l'Église ou la foi ou le Bon Dieu, je serai ravi de m'entretenir avec vous.

Je suis prêtre catholique et je demeure au centreville dans une résidence adjacente et reliée à une église. Il y a un peu plus de trois heures, on a frappé à ma porte au 4e. À ma grande surprise se sont présentés devant moi deux jeunes hommes peut-être d'une trentaine d'années. D'emblée leur comportement était celui de visiteurs d'un musée qui posent leurs questions à un préposé du musée en question.

Leurs attitudes et dispositions étaient de gens très curieux mais à la fois très craintifs et soupçonneux, jusqu'à une certaine agressivité. Ma préoccupation immédiate était de savoir comment ces deux intrus auraient pu être admis ici dans notre résidence privée. Apparemment ils n'avaient aucun rendez-vous. Ils étaient tous deux dans l'église d'où ils ont pénétré dans la sacristie, et là ils ont vu une dame qui les a ensuite dirigés vers la porte barrée qui donne à la résidence. Soit à la porte de la sacristie, où l'on peut sonner, soit à cette deuxième porte qui mène directement à la résidence, ils ont sonné et ont été admis. À mon avis, ils n'auraient jamais dû être admis dans une résidence privée sans rendez-vous particulier et vérifiable.

À partir de là ils se sont aventurés de haut et en large de la résidence pour aboutir au 4e. Ils cherchaient des interlocuteurs pour poser leurs nombreuses questions. Ils ont entendu de la musique chez moi, et ils ont frappé. Je n'étais pas certain d'avoir entendu frapper mais je suis allé vérifier, et les voilà. De loin, Jonathan était le plus agressif, donnant à peine le temps de commencer une réponse avant qu'il intervienne pour déclarer l'infondé à son avis de cette réponse. Samuel était un peu plus sympathique et patient mais au fond partageait les mêmes attitudes que l'autre. Cependant, l'intensité de leur regard et de leur scepticisme craintif me donnait raison de craindre. Il fallait que j'établisse pour ma propre sécurité et sérénité leurs motifs et si l'un ou l'autre représentait un risque ou un danger pour moi-même ou pour autrui.

Ni un ni l'autre a voulu me donner leur nom de famille ni une adresse courriel ou autre coordonnée. J'aurais pu les mettre gentiment dehors sur le champ, mais j'ai décidé de les entretenir. J'ai tenté de leur expliquer qu'ils avaient pénétré dans une résidence privée, et qu'au fond ils n'avaient pas d'affaire à être ici. À leur avis, puisqu'ils étaient tous deux catholiques, l'un d'ici et l'autre de Québec, ils se considéraient en droit d'être ici, même dans une résidence privée. Ils se trompaient, mais néanmoins, j'ai accepté d'entretenir leurs questions, tout en les dirigeant par l'escalier principal vers la sortie au premier. Parmi leurs questions:

À qui appartient cet immeuble?

Comment fonctionne au juste cette organisme d'église qu'est le diocèse?

Dans le monde des affaires il y a toujours des personnes réelles derrière toute société; alors si cet immeuble est vendu, à qui ira l'argent? Il semble clair que pour ces jeunes hommes d'affaires, ils comprennent l'Église catholique comme toute autre société dans le monde, et ils semblent voir le pape et l'évêque comme des pdg d'entreprise avec des titres personnels aux avoirs matériels.

Ils sont tous deux préoccupé de l'apparente "richesse" de l'Église catholique, surtout face aux scandales. Ils ne comprenne pas que dans toute l'Église, ni les immeubles ni les avoirs de toutes sortes n'appartiennet à des particuliers, mais toujours à des sociétés légales dont le but unique et exprès est d'accomplir la mission de l'Église d'évangéliser et de servir l'humanité. Tous les biens et immeubles "appartiennent" à la collectivité des membres de l'Église mais sont gérés par les personnes désignées par les lois locales à cet effet.

Que représente le symbole sculpté d'un cocon de pin suspendu au plafond près de l'ascenseur?

Que représente tous ces symboles architecturaux répandus un peu partout ici dans l'immeuble et dans l'église très ornée?

En voyant le tapis rouge d'un salon, ils ont immédiatement "sauté" sur une forme en triangle répété indéfiniment par rangées dans le tapis tout près de la porte, déclarant: "Hé regarde, c'est le symbole de la pédophilie du FBI." Ils m'ont montré le symbole triangulaire sur leurs téléphones... mais à mes yeux les deux ne sont pas identiques, peut-être avec des similarités - compte tenu de l'universalité du triange, en particulier, - mais pour eux, ils étaient identiques. Leur éducation dans les arts et les lettres semble laisser à désirer.

Nous nous sommes entretenus longuement sur des questions techniques. Le premier en particulier est entrepreneur. Il est fasciné par un escalier unique et remarquable dans un immeuble qu'il a acheté là où il demeure, et a fait plein de recherches pour savoir comment reproduire l'escalier en question qui est entièrement en terrazzo. Il est très frustré de ne pouvoir trouver aujourd'hui quelqu'un ou même une société pour installer un tel escalier en terrazzo.

À partir de cette frustration ces deux jeunes hommes se montrent sceptiques face à l'existence de tous les grands immeubles d'église. Si aujourd'hui il est seulement possible de même envisager la construction d'une cathédrale ou d'une basilique en ayant recours à un ordinateur et des logiciels, alors il est impossible de concevoir comment des "primitifs" d'autrefois auraient pu construire ces grands immeubles au moyen âge. Autrement dit, il aurait fallut que ces gens soient "plus développés" que nous aujourd'hui, mais cela fait problème. Ils ne peuvent comprendre comment on aurait pu construire autrefois ce que est devenu impossible aujourd'hui même avec tous nos progrès technologiques. Ils ne pouvaient pas accepter mon observation que beaucoup des connaissances et métiers courants autrefois ont été perdus.

On peut donner comme exemples les routes, les ponts, et les aquéducs construis par les romains qui continuent d'être fonctionnels de nos jours; sans qu'on puisse nécessairement les reproduire aujourd'hui.

En plus, du point de vue de la "richesse scandaleuse" de l'Église, comment réconcilier ces dépenses extravagantes pour l'édification d'immenses immeubles avec les conditions de vie des gens ordinaire, qui au fond étaient pauvres?

Comment l'Église a pu amasser les fonds nécessaires à la construction, par exemple, d'une cathédrale en même temps qu'il y avait plein de pauvres vivant dans des taudis et de gens qui crevaient de faim? Ils se sont montrés incapables de comprendre la "comptabilité" de multiples lieux, des paroisses à l'époque, où l'evêque du temps aurait passé des années à visiter les paroisse pour "quêter" des fonds pour éventuellement construire une cathédrale.

À l'époque dans les grandes villes, chaque dimanche, les paroisses voyaient de 5,000 à 15,000 personnes qui donnaient chacun et chacune leur $0.10 ou plus. Éventuellement les offrandes ont fini par couvrir les coûts de construction de leur propre église, mais aussi de leur cathédrale où qu'elle soit. Oui, autrefois comme aujourd'hui, il y avait des pauvres, et oui beaucoup de gens, y compris les sociétés de la St-Vincent de Paul rendaient services auprès de ces pauvres. Toutefois, même les pauvres contribuaient généreusement à même de leur pauvreté pour construire leur propre église ainsi que leur cathédrale; car ils y voyaient une valeur qui dépassait leur préoccupations terre à terre, à savoir, leur relation à Dieu et donc la valeur et la nécessité de leurs lieux de culte pour y puiser aux sources de leur foi en Dieu.

Cependant, dès que je tentais d'offrir une réponse ou le début d'une réponse, les deux m'interrompaient, se montraient sceptiques, déclarant qu'ils ne pouvaient rien prendre sur parole, compte tenu des situations scandaleuses actuelles. J'avais à tout moment l'impression d'être devant mes accusateurs et en procès. Je vous assure qu'après une heure et demi avec ces gars je me suis trouvé exténué et vidé. Je me sentais responsable de leur présence continue dans notre résidence; donc, je ne pouvais pas m'en laver les mains, et je décidai de continuer de les diriger peu à peu vers la sortie.

J'ai eu quelques moments de répit quand un évêque s'est adonné à descendre l'escalier principal alors que nous étions là près du petit salon où se trouvait autrefois l'entrée principale. Il s'est entretenu avec eux un bon 15 minutes. Ensuite il y a eu deux réceptionnistes, et un type et son compagnon qui sont arrivés pour une rencontre de la Légion de Marie. Nos deux visiteurs les ont amené voir le "symbole de la pédophilie" dans le tapis du salon.

En fin de compte j'ai fini par réussir à les ramener à l'église en passant par la sacristie. Je leur ai offert ma main et mes souhaits. Il y a une leçon importante à garder vivement à l'esprit et peut-être aussi à poursuivre suite à cette rencontre bouleversante. Nous savons déjà que l'Internet favorise la transmission de données à la vitesse de la lumière. Souvent cette information n'est pas vérifiée ou corroborée et peu contenir des erreurs et même des faussetés. La société en déduit plein de conclusions qui sont alors nécessairement incomplètes ou même fausses. Les journalistes n'aident pas la situation lorsqu'ils publient des reportages basés presque entièrement sur des conjectures ou des idées biaisées et fausses.

Pour toute personne qui croit vraiement en Dieu et vient à connaître personnellement Jésus Christ, et qui donc valorise la présence, les services, et l'existence même de l'Église, il me semble que nous tous nous devons avoir à la portée de la main des données vérifiables pour appuyer nos déclarations. Il reste que compte tenu de toute la masse de l'histoire et de toute la connaissance humaine, cela est un grand défi, sinon un défi impossible. Nous devons quand même essayer. Notre Église doit continuer d'engager davantage dans des lieux de grande envergure toutes ces questions que se pose une société de plus en plus ignorante des faits, et donc, scandalisée, sceptique, et soupçonneuse et qui passe de la colère à l'indignation.

Sinon, je prévois dans un avenir pas trop éloigné le jour où on viendra nous saisir le jour ou la nuit pour nous entraîner dans le parc en face et, là, nous mettre en procès et peut-être même à exécution. Point de vue extrême, allez-vous me dire? Vous n'avez pas vu ni ressenti l'intensité de la crainte, du soupçon, de l'indignation, et de la colère qui "brassaient" dans les esprits très troublés de ces jeunes gens pourtant très intelligents et très compétents dans leurs vies personnelles et leur domaines d'expertise. Les convictions de la culpabilité de l'Église sont à ce point coulées dans le béton chez ces jeunes gens que je doute même qu'un bataillon d'experts avec photos, plans d'ingénieurs, et autres preuves à l'appui pourraient les convaincre ou même ébranler leurs convictions. Il arrive parfois que l'ignorance est intransigeante.

Pour la première fois de ma vie je comprend mieux de façon instinctive comment la "masse populaire" de la révolte de Paris a pu entraîner si rapidement tant de gens, trop souvent innocents, à la guillotine en 1789. Ils avaient les convictions, les certitudes, les rassemblements, le pouvoir collectif, et l'instrument de punition et d'exécution.

Je vous avoue franchement qu'en face de ces émotions intenses et de la "noirceur" de leurs scepticisme et de leurs états d'esprits scandalisés, j'ai eu crainte. J'ai d'abord été dépaysé et dépassé, et peu à peu j'ai trouvé que ma seule option était d'avoir recours au Seigneur au-dedans de moi et d'implorer sa miséricorde. À la fin je me suis trouvé entièrement vidé et exténué, et pour récupérer, en besoin d'écrire, d'abord à mes confrères résidents, puis à ma famille, et maintenant, ici....

Pour notre part, chez nous, nous devrons clarifier avec les employés, surtout les temps partiels, que personne de doit être admis dans la résidence à moins d'avoir un rendez-vous avec quelqu'un de spécifique, et peut-être même vérifier auprès du résident pour voir s'il y a en effet rendez-vous. Sinon, notre résidence cessera d'être un lieu privé et deviendra un lieu public où tout bouleversement devient possible. Quel citoyen sans valable permission admettrait à tout instant l'intrustion d'étrangers dans leur maison et au sein de leur famille? Personne, il me semble.

Je suis encore plus ravi de pouvoir partir en vacances bientôt. Bon été à vous tous, chers lecteurs et chères lectrices.

© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
© 2006-2021 Tous droits réservés Abbé Gilles Surprenant, Prêtre Associé de Madonna House Apostolate & Poustinik, Montréal QC
 

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mardi 16 juin 2020

Comment ça va?

Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

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Il y a diverses façons de se saluer dans nos rencontres et nos relations de tous les jours.

Exemples: "Bonjour!" "Je suis content de te voir." "Heureux de te voir." ...ainsi de suite.

Cependant, y a-t-il quelque chose de plus frustrant que lorsque la salutation nous est présentée en forme de question, mais aussitôt la personne ne semble pas s'attendre à recevoir une réponse?

Exemple: On s'approche d'une personne qui nous dit: "Ça va?" mais qui continue son chemin sans s'attarder pour recevoir une réponse.

Ou encore, on salue quelqu'un qui répond avec: "Ça va?" mais qui se détourne aussitôt pour poursuivre son chemin sans manifester le moindre intérêt aux réponses possibles que pourraient provoquer la question.

Maintenant, la condition humaine étant ce qu'elle est, il est inutile de tenter de changer les autres. On peut s'habituer aux gens en peu de temps - du moins au simple plan des salutations - et tout simplement decider comment traiter cette personne qui utilise une question sans manifester le moindre intérêt à recevoir une réponse.

Pour ma part, après une période initiale de frustration avec l'une ou l'autre personne qui utilise ainsi le mode interrogatoire comme substitut à une simple salutation, j'ai décidé d'ignorer ces questions en cul-de-sac afin d'employer le mode positif et répondre spontanément:

"Bonjour!" "Je suis content de te voir." "Heureux de te voir." ...ainsi de suite. 

Si jamais l'interrogateur voudrait vraiment savoir comment je me sens, il n'aura qu'à répéter sa question ou employer une seconde question qui démontre clairement un désir de recevoir une réponse. Désormais je me sens beaucoup plus paisible avec ces questions lancées comme des flèches, ce qui me permet de donner toute mon attention à la personne.

Paix à vous et à vos proches….

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© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
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