lundi 19 juin 2023

Où en sommes-nous dans notre réponse à l'appel du Seigneur Jésus Christ : "Allez ! De toutes les nations faites des disciples"?

Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun, en tant que disciples missionnaires de Jésus Christ, de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

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À la fin de son Évangile, Mathieu nous rapporte ceci: 

16 Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. 17 Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. 18 Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. 19 Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, 20 apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Alors, où en sommes-nous ici, au Canada, au Québec, et à Montréal, en 2023? 

        Considérons, pour un instant, l'Apôtre Saint Paul. Converti suite à sa rencontre avec le Seigneur Jésus sur la route vers Damase et peu de temps après le martyre d'Étienne, vers l'an 32 ou 33, Saint Paul a parcouru le monde mediterranéen à trois reprises pour proclamer Jésus Christ le Seigneur et le Messie attendu et pour fonder plusieurs églises. À chaque nouvelle fondation, il laissait des "anciens" à la tête de ces assemblées de croyants disciples.

        Au fur et à mesure de ses voyages, et selon les besoins, il écrivit des lettres à ces églises pour les encourager, parfois pour les discipliner, et souvent en réponse à plusieurs questions très pratiques et particulières à chacune de ces communautés de foi. Son attention fut donnée de façon particulière et spécifique à chacune d'entre elles. 

        Cette méthode missionnaire a été employée avec succès pendant la presque totalité du temps qui a écoulé depuis l'ère apostolique. Pensons à la converstion des pays slaves, aux pays d'Amérique, et aux peuples du continent de l'Afrique, et aux missions vers l'Asie.

        Compte tenu de ces grands succès missionnaires, comment se fait-il que nous nous trouvons dans l'impasse actuelle chez nous? 

        D'abord, le conflit prolongé entre la France et l'Angleterre a sans doute fait qu'en tant que peuple francophone et catholique, nous nous sommes repliés sur nous-mêmes. Quand on est préoccupé de sa survie, on peut oublier l'appel du Seigneur de répandre la Bonne Nouvelle et d'aller faire des disciples. 

        Ensuite, a suivi une succession d'événements de portée même mondiale qui a eu aussi ses effets sur nous en tant que peuple: la Première Guerre Mondiale, la folie des années '20, la Grande Dépression, la Seconde Guerre Mondiale, la Guerre de Korée, la richesse des années '50, la fameuse "Révolution Tranquille" des années '60, et, enfin, le Concile Vatican II. La suite, nous la connaissons, mais l'avons-nous pleinement comprise?

        Avant le Concile, les vestiges de l'élan missionnaire de l'Église demeuraient, et on faisait toujours au moins un effort symbolique de visiter les paroissiens. Le Diocèse visitait les paroisses pour y inspecter les régistres. Mais avec la clôture du Concile, même ses gestes symboliques ont presque disparus. Peu sont les prêtres qui visitaient désormais les familles. Les couples eux-mêmes étaient devenus plus mobiles, avec souvent les deux au travail. Le Diocèse a presque cessé de visiter les paroisses, sauf pour les confirmations ou célébrations d'anniversaire des paroisses. 

        Sans doute, le plus dramatique a été un effet secondaire du Concile sur nous tous. Un élan fut donné de revoir et réviser notre compréhension de l'Église et de sa nature, et dans la pratique, nous avons été conviés à l'étude des documents du Concile. La séduction de la méthodologie de l'analyse des données - du point de vue sociologique ou marxiste, peu importe - nous a effectivement séparé du "terrain", des réalités que nous nous sommes mis à analyser. À toute fin pratique, nous avons abandonné la méthode d'évangélisation pratiquée par Jésus et perpétuée dans l'Église par la présence et l'action du Saint-Esprit.

        Combien de fois Saint Paul a-t-il rappelé aux fidèles des églises qu'ils avaient cru en Jésus non pas à cause de son éloquence, mais à cause des prodiges et manifestations de la puissance de Dieu par l'Esprit Saint? Cela aussi, nous l'avons peut-être abandonné. 

        Les évêques ont été conviés à établir dans leurs diocèses des conseils de pastorale et des conseils presbytéraux, et encore une fois nous nous sommes donnés à des analyses, à des études, à des documents, à des projets, et à des tonnes de matériaux, de messages, et de communications à enfuire dans les tuyaux de communications des diocèses vers leurs paroisses et les membres de leur clergé.

        Le résultat final, nous en sommes tous témoins. Aggravées par la pandémie, presque toutes les paroisses sont épuisées, découragées, évacuées de leurs assemblées, à faute de fonds, à défaut de personnel ou de personnel bien formé, et au bord du gouffre; à quelques exceptions près, par miracle et par intervention de la Divine Providence.

        Il est sans doute grand temps d'en revenir à la seule véritable méthode d'évangélisation que le Seigneur a léguée à son Église. Il s'agit du porte-à porte, du village en village, de paroisse en paroisse de l'apôtre missionnaire que sont nos évêques. La force des événements et de l'histoire en a fait des bureaucrates. L'Esprit Saint veut peut-être les restaurer à leur appel fondamental et renouveler la joie de leur jeunesse? Je le crois. 

        Ce n'est certes pas ce qui peut permettre de produire de belles analyses ni de beaux rapports annuels, mais si un évêque prenait le temps de faire des visites en paroisse, une à la fois, ou à un milieu de vie, un à la fois, pour une semaine ou deux ou même un mois, il se peut que l'Esprit Saint aurait le temps de ranimer la flamme de la foi et l'enthousiasme de l'Évangile. Une fois satisfait que l'Esprit Saint a bien pris en charge ce lieu et le clergé auquel il est confié, cet évêque pourrait passer à une autre paroisse ou milieu de vie.

        Ce ne serait peut-être pas glorieux, et cela prendrait des décennies pour renouveler le Diocèse dans son ensemble, mais rappelons-nous tous ce que la Très Sainte Trinité a accompli aux mains de Saint Paul durant ses presque trois décennies, et le fait qu'il a passé la grosse partie de sa dernière décennie en prison. Tant et aussi longtemps que nous nous efforçons à organiser l'Église et sa mission évangélisatrice selon nos catégories et schèmes, je pense que nous continuerons de tourner en rond. Si nous pouvons trouver notre foi et si nous pouvons finalement mettre toute notre confiance en Dieu et suivre les consignes du Saint-Esprit; alors, nous verrons quelque chose.... 

À la gloire de Dieu.... 

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Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun, en tant que disciples missionnaires de Jésus Christ, de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

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© 2006-2023 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
© 2006-2023 Tous droits réservés Abbé Gilles Surprenant, Prêtre Associé de Madonna House Apostolate & Poustinik, Montréal QC
 

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