Aucun message portant le libellé Église. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Église. Afficher tous les messages

samedi 24 juillet 2021

Notre Église catholique demeure pourtant ouverte pour accueillir les gens et leurs questions, leurs quêtes de la vérité et de sens dans leur vie


Aujourd'hui j'arrive d'une rencontre tout à fait bouleversante et troublante. Je vous remercie d'avance, lectrice et lecteur, de votre temps et de votre patience, si toutefois vous choisissez de me lire. Si jamais vous avez vous-mêmes des questions sur l'Église ou la foi ou le Bon Dieu, je serai ravi de m'entretenir avec vous.

Je suis prêtre catholique et je demeure au centreville dans une résidence adjacente et reliée à une église. Il y a un peu plus de trois heures, on a frappé à ma porte au 4e. À ma grande surprise se sont présentés devant moi deux jeunes hommes peut-être d'une trentaine d'années. D'emblée leur comportement était celui de visiteurs d'un musée qui posent leurs questions à un préposé du musée en question.

Leurs attitudes et dispositions étaient de gens très curieux mais à la fois très craintifs et soupçonneux, jusqu'à une certaine agressivité. Ma préoccupation immédiate était de savoir comment ces deux intrus auraient pu être admis ici dans notre résidence privée. Apparemment ils n'avaient aucun rendez-vous. Ils étaient tous deux dans l'église d'où ils ont pénétré dans la sacristie, et là ils ont vu une dame qui les a ensuite dirigés vers la porte barrée qui donne à la résidence. Soit à la porte de la sacristie, où l'on peut sonner, soit à cette deuxième porte qui mène directement à la résidence, ils ont sonné et ont été admis. À mon avis, ils n'auraient jamais dû être admis dans une résidence privée sans rendez-vous particulier et vérifiable.

À partir de là ils se sont aventurés de haut et en large de la résidence pour aboutir au 4e. Ils cherchaient des interlocuteurs pour poser leurs nombreuses questions. Ils ont entendu de la musique chez moi, et ils ont frappé. Je n'étais pas certain d'avoir entendu frapper mais je suis allé vérifier, et les voilà. De loin, Jonathan était le plus agressif, donnant à peine le temps de commencer une réponse avant qu'il intervienne pour déclarer l'infondé à son avis de cette réponse. Samuel était un peu plus sympathique et patient mais au fond partageait les mêmes attitudes que l'autre. Cependant, l'intensité de leur regard et de leur scepticisme craintif me donnait raison de craindre. Il fallait que j'établisse pour ma propre sécurité et sérénité leurs motifs et si l'un ou l'autre représentait un risque ou un danger pour moi-même ou pour autrui.

Ni un ni l'autre a voulu me donner leur nom de famille ni une adresse courriel ou autre coordonnée. J'aurais pu les mettre gentiment dehors sur le champ, mais j'ai décidé de les entretenir. J'ai tenté de leur expliquer qu'ils avaient pénétré dans une résidence privée, et qu'au fond ils n'avaient pas d'affaire à être ici. À leur avis, puisqu'ils étaient tous deux catholiques, l'un d'ici et l'autre de Québec, ils se considéraient en droit d'être ici, même dans une résidence privée. Ils se trompaient, mais néanmoins, j'ai accepté d'entretenir leurs questions, tout en les dirigeant par l'escalier principal vers la sortie au premier. Parmi leurs questions:

À qui appartient cet immeuble?

Comment fonctionne au juste cette organisme d'église qu'est le diocèse?

Dans le monde des affaires il y a toujours des personnes réelles derrière toute société; alors si cet immeuble est vendu, à qui ira l'argent? Il semble clair que pour ces jeunes hommes d'affaires, ils comprennent l'Église catholique comme toute autre société dans le monde, et ils semblent voir le pape et l'évêque comme des pdg d'entreprise avec des titres personnels aux avoirs matériels.

Ils sont tous deux préoccupé de l'apparente "richesse" de l'Église catholique, surtout face aux scandales. Ils ne comprenne pas que dans toute l'Église, ni les immeubles ni les avoirs de toutes sortes n'appartiennet à des particuliers, mais toujours à des sociétés légales dont le but unique et exprès est d'accomplir la mission de l'Église d'évangéliser et de servir l'humanité. Tous les biens et immeubles "appartiennent" à la collectivité des membres de l'Église mais sont gérés par les personnes désignées par les lois locales à cet effet.

Que représente le symbole sculpté d'un cocon de pin suspendu au plafond près de l'ascenseur?

Que représente tous ces symboles architecturaux répandus un peu partout ici dans l'immeuble et dans l'église très ornée?

En voyant le tapis rouge d'un salon, ils ont immédiatement "sauté" sur une forme en triangle répété indéfiniment par rangées dans le tapis tout près de la porte, déclarant: "Hé regarde, c'est le symbole de la pédophilie du FBI." Ils m'ont montré le symbole triangulaire sur leurs téléphones... mais à mes yeux les deux ne sont pas identiques, peut-être avec des similarités - compte tenu de l'universalité du triange, en particulier, - mais pour eux, ils étaient identiques. Leur éducation dans les arts et les lettres semble laisser à désirer.

Nous nous sommes entretenus longuement sur des questions techniques. Le premier en particulier est entrepreneur. Il est fasciné par un escalier unique et remarquable dans un immeuble qu'il a acheté là où il demeure, et a fait plein de recherches pour savoir comment reproduire l'escalier en question qui est entièrement en terrazzo. Il est très frustré de ne pouvoir trouver aujourd'hui quelqu'un ou même une société pour installer un tel escalier en terrazzo.

À partir de cette frustration ces deux jeunes hommes se montrent sceptiques face à l'existence de tous les grands immeubles d'église. Si aujourd'hui il est seulement possible de même envisager la construction d'une cathédrale ou d'une basilique en ayant recours à un ordinateur et des logiciels, alors il est impossible de concevoir comment des "primitifs" d'autrefois auraient pu construire ces grands immeubles au moyen âge. Autrement dit, il aurait fallut que ces gens soient "plus développés" que nous aujourd'hui, mais cela fait problème. Ils ne peuvent comprendre comment on aurait pu construire autrefois ce que est devenu impossible aujourd'hui même avec tous nos progrès technologiques. Ils ne pouvaient pas accepter mon observation que beaucoup des connaissances et métiers courants autrefois ont été perdus.

On peut donner comme exemples les routes, les ponts, et les aquéducs construis par les romains qui continuent d'être fonctionnels de nos jours; sans qu'on puisse nécessairement les reproduire aujourd'hui.

En plus, du point de vue de la "richesse scandaleuse" de l'Église, comment réconcilier ces dépenses extravagantes pour l'édification d'immenses immeubles avec les conditions de vie des gens ordinaire, qui au fond étaient pauvres?

Comment l'Église a pu amasser les fonds nécessaires à la construction, par exemple, d'une cathédrale en même temps qu'il y avait plein de pauvres vivant dans des taudis et de gens qui crevaient de faim? Ils se sont montrés incapables de comprendre la "comptabilité" de multiples lieux, des paroisses à l'époque, où l'evêque du temps aurait passé des années à visiter les paroisse pour "quêter" des fonds pour éventuellement construire une cathédrale.

À l'époque dans les grandes villes, chaque dimanche, les paroisses voyaient de 5,000 à 15,000 personnes qui donnaient chacun et chacune leur $0.10 ou plus. Éventuellement les offrandes ont fini par couvrir les coûts de construction de leur propre église, mais aussi de leur cathédrale où qu'elle soit. Oui, autrefois comme aujourd'hui, il y avait des pauvres, et oui beaucoup de gens, y compris les sociétés de la St-Vincent de Paul rendaient services auprès de ces pauvres. Toutefois, même les pauvres contribuaient généreusement à même de leur pauvreté pour construire leur propre église ainsi que leur cathédrale; car ils y voyaient une valeur qui dépassait leur préoccupations terre à terre, à savoir, leur relation à Dieu et donc la valeur et la nécessité de leurs lieux de culte pour y puiser aux sources de leur foi en Dieu.

Cependant, dès que je tentais d'offrir une réponse ou le début d'une réponse, les deux m'interrompaient, se montraient sceptiques, déclarant qu'ils ne pouvaient rien prendre sur parole, compte tenu des situations scandaleuses actuelles. J'avais à tout moment l'impression d'être devant mes accusateurs et en procès. Je vous assure qu'après une heure et demi avec ces gars je me suis trouvé exténué et vidé. Je me sentais responsable de leur présence continue dans notre résidence; donc, je ne pouvais pas m'en laver les mains, et je décidai de continuer de les diriger peu à peu vers la sortie.

J'ai eu quelques moments de répit quand un évêque s'est adonné à descendre l'escalier principal alors que nous étions là près du petit salon où se trouvait autrefois l'entrée principale. Il s'est entretenu avec eux un bon 15 minutes. Ensuite il y a eu deux réceptionnistes, et un type et son compagnon qui sont arrivés pour une rencontre de la Légion de Marie. Nos deux visiteurs les ont amené voir le "symbole de la pédophilie" dans le tapis du salon.

En fin de compte j'ai fini par réussir à les ramener à l'église en passant par la sacristie. Je leur ai offert ma main et mes souhaits. Il y a une leçon importante à garder vivement à l'esprit et peut-être aussi à poursuivre suite à cette rencontre bouleversante. Nous savons déjà que l'Internet favorise la transmission de données à la vitesse de la lumière. Souvent cette information n'est pas vérifiée ou corroborée et peu contenir des erreurs et même des faussetés. La société en déduit plein de conclusions qui sont alors nécessairement incomplètes ou même fausses. Les journalistes n'aident pas la situation lorsqu'ils publient des reportages basés presque entièrement sur des conjectures ou des idées biaisées et fausses.

Pour toute personne qui croit vraiement en Dieu et vient à connaître personnellement Jésus Christ, et qui donc valorise la présence, les services, et l'existence même de l'Église, il me semble que nous tous nous devons avoir à la portée de la main des données vérifiables pour appuyer nos déclarations. Il reste que compte tenu de toute la masse de l'histoire et de toute la connaissance humaine, cela est un grand défi, sinon un défi impossible. Nous devons quand même essayer. Notre Église doit continuer d'engager davantage dans des lieux de grande envergure toutes ces questions que se pose une société de plus en plus ignorante des faits, et donc, scandalisée, sceptique, et soupçonneuse et qui passe de la colère à l'indignation.

Sinon, je prévois dans un avenir pas trop éloigné le jour où on viendra nous saisir le jour ou la nuit pour nous entraîner dans le parc en face et, là, nous mettre en procès et peut-être même à exécution. Point de vue extrême, allez-vous me dire? Vous n'avez pas vu ni ressenti l'intensité de la crainte, du soupçon, de l'indignation, et de la colère qui "brassaient" dans les esprits très troublés de ces jeunes gens pourtant très intelligents et très compétents dans leurs vies personnelles et leur domaines d'expertise. Les convictions de la culpabilité de l'Église sont à ce point coulées dans le béton chez ces jeunes gens que je doute même qu'un bataillon d'experts avec photos, plans d'ingénieurs, et autres preuves à l'appui pourraient les convaincre ou même ébranler leurs convictions. Il arrive parfois que l'ignorance est intransigeante.

Pour la première fois de ma vie je comprend mieux de façon instinctive comment la "masse populaire" de la révolte de Paris a pu entraîner si rapidement tant de gens, trop souvent innocents, à la guillotine en 1789. Ils avaient les convictions, les certitudes, les rassemblements, le pouvoir collectif, et l'instrument de punition et d'exécution.

Je vous avoue franchement qu'en face de ces émotions intenses et de la "noirceur" de leurs scepticisme et de leurs états d'esprits scandalisés, j'ai eu crainte. J'ai d'abord été dépaysé et dépassé, et peu à peu j'ai trouvé que ma seule option était d'avoir recours au Seigneur au-dedans de moi et d'implorer sa miséricorde. À la fin je me suis trouvé entièrement vidé et exténué, et pour récupérer, en besoin d'écrire, d'abord à mes confrères résidents, puis à ma famille, et maintenant, ici....

Pour notre part, chez nous, nous devrons clarifier avec les employés, surtout les temps partiels, que personne de doit être admis dans la résidence à moins d'avoir un rendez-vous avec quelqu'un de spécifique, et peut-être même vérifier auprès du résident pour voir s'il y a en effet rendez-vous. Sinon, notre résidence cessera d'être un lieu privé et deviendra un lieu public où tout bouleversement devient possible. Quel citoyen sans valable permission admettrait à tout instant l'intrustion d'étrangers dans leur maison et au sein de leur famille? Personne, il me semble.

Je suis encore plus ravi de pouvoir partir en vacances bientôt. Bon été à vous tous, chers lecteurs et chères lectrices.

© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
© 2006-2021 Tous droits réservés Abbé Gilles Surprenant, Prêtre Associé de Madonna House Apostolate & Poustinik, Montréal QC
 

+ + + + + + + + + + + + 

mercredi 8 août 2012

La démocratie vs Islam

Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

----------------------------------------------------------------


De plus en plus de gens s’interrogent sur la possibilité réelle de coexistence paisible entre
la société occidentale
dans toutes ses manifestations caractérisées par le liberté religieuse et morale et le respect pour la dignité de la personne humaine d'une part et l'Islam d'autre part. On se demande si ce que nous vivons en tant que démocratie peut même continuer d'exister en face de l'Islam et de la Loi de la Charia. Il y en a qui pense que non, l'Islam méprise la démocratie, et une fois la Charia en place c'en sera fini pour la démocratie.

Pour la personne catholique chrétienne engagée, comment comprendre cette situation? Le Seigneur nous demande d'avoir confiance en Lui même face à toute contrariété.... Il demeure Maître de l'histoire.... Il a besoin de notre témoignage.... Prions... entre autre, le Rosaire.... Vous pourriez vous joindre à un groupe de prière et demander au groupe d'accepter d'étudier le phénomène pour ensuite s'engager à prier et à demander à d'autres aussi de s'engager à prier.... Clairement, Jésus nous demanderait de suivre son exemple et de prier le Père pour toute l'humanité, et en particulier, tous les Musulmans qui s'en prennent à l'occident, à la chrétienté, à la foi juive.

Pourquoi l'Église ne se prononce-t-elle pas plus clairement et fortement face à ce défi à la foi chrétienne et à la société occidentale? Les documents ne manquent pas pourtant, mais les médias n'y portent aucun intérêt ou très peu. Toute personne intéressée peu trouver d'abord dans le Catéchisme de l'Église Catholique, puis aussi dans les enseignements et dans la prédication du Saint Père Benoît XVI et aussi auprès de plein d'auteurs.

Tant que l'Église se trouvait en position d'autorité dans une société majoritairement catholique ou du moins chrétienne et croyante, alors c'est la population qui en quelque sorte validait cette autorité. Avec les révolutions de culture et de mœurs entraînées par la Deuxième Guerre Mondiale, peu à peu la population a retiré cette reconnaissance de l'autorité de l'Église.

Avec la révolution sexuelle des années '60 et le rejet massif de l'encyclique Humanae Vitae de Paul VI, cette reconnaissance de l'Église, de son autorité morale, s'est effritée davantage. Maintenant, avec les scandales d'abus sexuel, c'est encore pire. Désormais, et depuis même des décennies, l'Église de peut plus influencer la société laïque comme auparavant. Oui, on a beaucoup respecté et écouté Jean Paul II, mais même là, les gouvernants continuaient de faire ce que bon leur semblait, à quelques exceptions près, où on a choisi de faire autrement selon l'enseignement du Pape.

Pour l'Islam, c'est la grande déception. Le Coran leur commande de jouer la comédie afin de faire avancer l'Islam, et malheureusement, nos sociétés occidentales trop prises de "pensée correcte", n'ose pas mettre en doute les porte parole Musulmans, même en face de preuves à l'appui. Les Musulmans "modérés" sont des gens qui soit ignorent tout ce que dit le Coran ou qui préfère ne pas y porter attention, mais qui veulent tout simplement vivre et laisser vivre.

Si les Musulmans engagés à la conquête du monde entier à l'Islam sont dans la minorité, il reste néanmoins vrai que leur influence est beaucoup plus importante que leur nombre, et ils réussissent à faire taire la majorité "modérée". Ce sont les violents - par leurs parole ou leurs gestes ou les deux - qui gouvernent la masse des croyants, qui n'osent pas s'opposer aux convaincus par crainte de se faire tuer ou persécuter....

Je pense que désormais il en est aujourd'hui comme dans l'A.T. quand le Bon Dieu a permis aux Philistins de mettre Israël à l'épreuve. Maintenant c'est Islam qui met la société occidentale à l'épreuve, car c'est une société - il faut le reconnaître - qui a tourné son dos au Créateur: avortement, pratique d'affaires axées entièrement sur le profit et l'exploitation. Nous-mêmes sommes les bénéficiaires de politiques d'affaires qui continuent d'exploiter les peuples de la Terre....

Il est juste et bon que Dieu laisse Islam mettre l'Occident à l'épreuve.... À la fin du compte, ce sera pour la gloire de Dieu et le salut du monde....

Pour une critique de l'Islam, voir en anglais une série de 4 conférences
"Islam Exposed: the Crescent in Light of the Cross" par l'évangéliste catholique Tim Staples.

----------------------------------------------------------------

Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

----------------------------------------------------------------

© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
© 2006-2021 Tous droits réservés Abbé Gilles Surprenant, Prêtre Associé de Madonna House Apostolate & Poustinik, Montréal QC
 

+ + + + + + + + + + + +  

lundi 8 août 2011

L'Église - bouc émissaire québécois favori

Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

----------------------------------------------------------------


    
Un jour un homme dans les 70 ans s'en donnait à coeur joie à démollir l'Église catholique pour avoir influencé, intimidé, ou il osait même dire extorqué moyennant le confessional la génération de ses parents d'avoir un nombre excessif d'enfants. Incapable de l'endurer plus longtemps je lui posa cette question: "Combien étiez-vous d'enfants dans votre famille?" "17 me fit-il" avec un air écoeuré. "Ah oui... et vous, vous étiez le quelleième parmi les 17?" "Je suis le neuvième." 
    Je lui répliquai "Alors, si je vous comprends bien, vous auriez souhaité que vos parents n'auraient eu que 2 enfants? Mais alors vous ne seriez pas conçu, encore moins né!" Il me fixa, bouche bée, ne sachant pas trop quoi dire. 
    Je ne sais pas ce que vous en pensez, cher lecteur, mais pour ma part je suis fatigué et désolé d'entendre sans relâche cette rengaine à tour de bras que l'Église pendant des siècles aurait gardé la société occidentale dans l'ignorance et les québécois sous le joug de son autorité, les empêchant de progresser ou de vivre librement ou qu'elle se soit mal occupée de ses ouailles. De nos jours s'ajoutent les cas désolants et scandaleux de cas d'abus sexuels et autres, il n'est pas question de nier ces faits désolants. Traitons d'abord la question de l'ignorance. 
    Ceux qui de façon cavalière se mettent à écrire une nouvelle histoire de la civilisation occidentale pour en extirper la part considérable de l'Église choisissent d'ignorer les faits. Ce sont les rangs d'innombrables membres du clergé et de relgieux qui ont conservé les connaissances, les archives, les oeuvres d'art, et le métiers - entre autres - pour permettre à la société occidentale de survivre les diverses vagues d'invasions par des hordes de barbares pendant presqu'un millénnaire. 
    C'est l'attitude contemplative de chrétiens pratiquants qui mena des douzaines d'entre eux à devenir des scientifiques et à faire les découvertes à la base des sciences pures qui sont devenues notre patrimoine. Je suis désolé de la mémoire sélective qui s'acharne sur quelques autorités religieuses ignorantes de la science qui ont donné du fil à retordre à des gens comme Galilée. 
    À tous les niveaux de la société la jalousie ou l'ignorance poussent les uns à malmener des autres. Il ne faut pas pour autant généraliser des jugements à l'institution elle-même. Nous faisons preuve d'ignorance, ou de malhonnêteté, ou de préjugé à chaque fois que nous tentons d'effacer les traces de l'Église de notre histoire, que nous nous acharnons sur ses défauts et ceux qui les ont commis, ou que nous cherchons à mettre en marge ou même à éliminer la part que notre Église continue d'apporter aux gens de notre temps. 
    On peut ne pas être d'accord avec l'Église, ou la Bible, ou la foi chrétienne avec sa morale; mais il ne faut pas pour autant chercher à priver l'Église de sa place au Québec ni chercher à marginaliser les chrétiens catholiques qui continuent de pratiquer leur foi et de chercher à la répandre. Affirmons tout de suite qu'il est bon et nécessaire de rendre justice là où des gens sont ou ont été lésés dans leur personne, leur dignité, ou leurs droits. 
    Cependant il faudrait employer - aussi bien dans nos moeurs quotidiennes que dans les médias de communication et artistiques - les mêmes poids et mesures pour tout le monde. Pourquoi s'en prendre sans relâche à l'Église, pourquoi s'acharner sur elle? Au Québec on ne fait que commencer à assumer nos responsabilités touchant les erreurs médicales au réseau de la santé et des services sociaux. On n'est pas scandalisé que des professionnels de la santé ou des services sociaux fassent des erreurs qui blessent ou même tuent des gens, ou les marquent pour la vie. 
    On entend dire que dans les écoles au Québec il y a des enseignants qui imposent à leurs élèves ou étudiants des valeurs, des perspectives qu'on pourrait qualifier d'immorales ou du moins contraires aux valeurs de ces enfants et jeunes et de leurs parents. On va jusqu'à en effet encourager l'activité sexuelle d'enfants mineurs à l'insu de leurs parents sous le prétexte d'une confidentialité médicale ou psycho-sociale. On ne semble pas scandalisé pour autant. 
    Qu'il y a des prêtres ou religieux qui sont coupables d'avoir commis de graves erreurs est en effet scandaleux, mais ce fait est le résultat de la condition humaine. L'Église catholique n'est pas une institution qui serait exempte d'erreurs humaines. Tout professionnel des services médicaux ou sociaux peut souffrir une grande variété de défauts qui peuvent engendrer des erreurs professionnelles ou même des défauts de comportement qui causent par la suite aux usagers du système des préjugés, des dommages, ou des séquelles qui leur soient défavorables ou pire les marquent pour la vie ou conduisent même jusqu'à la mort. 
    Nous devons toujours chercher la perfection et nous efforcer de nous perfectionner, mais il reste que nous ne pouvons pas entièrement éviter ce facteur humain. Il est bon et juste pour une société de récompenser l'excellence et de décourager, même de punir la négligence. Au-delà de la négligence, une société doit être attentive aux défauts d'humanité que peuvent souffrir même des professionnels. On peut dire qu'un but de la vie humaine sur cette Terre est d'atteindre la perfection, mais s'il y a perfection nous la trouvons plus à la fin de la vie qu'au début ou même durant. 
    Mais pourquoi faire de l'Église un bouc émissaire et mettre à zéro la tolérance publique à ses erreurs professionnelles ou à ses défauts d'humanité? Je crois que la cause principale de cette nouvelle intolérance face à l'Église vient du fait d'un rejet de la morale en général et des valeurs morales chrétiennes en particulier. Il y a des instances publiques et privées et nombre de personalités publiques telles que des artistes qui ont comme déclaré leur indépendence de la morale, ou du moins de la morale chrétienne. On voit alors l'Église comme une institution qui à leurs yeux est devenue archaique dans sa défense de la morale biblique. 
    Il y a une certaine logique qui fait qu'on soit devenu intolérant de tout défaut dans les représentants de cette Église qui contradiraient par leur comportement cette même morale. Je suis entièrement d'accord qu'il faut sévir et prendre les mesures nécessaires pour empêcher de tels abus de continuer, punir les coupables, et mieux surveiller l'évaluation, la formation, et l'exercice des professions à l'avenir. Ma thèse ici est qu'il faut prendre de telles mesures pour tous nos professionnels et que l'Église demeurent un chef de file parmi nos institutions sociales les plus bénéfiques. 
    Il faut se rappeler qu'avant qu'on puisse bénéficier des développements dans les sciences humaines des dernières décennies, ce sont les professionnels de l'Église qui on fondé la majorité de nos institutions sociales: écoles, hôpitaux, et hospices pour les personnes âgées, les orphelins, les handicappés, et autres gens hypothéqués dans leur habilité de vivre indépendemment. 
    Notre société a bénéficié d'un quantité innombrable et d'une qualité insoupçonnée de services qui ont favorisé la croissance de notre population, la préservation et le développement de notre langue (avant que le gouvernement s'en occupe), le développement de l'éducation, et la défense de la vie et des plus vulnérables. Comme j'ai tenté de le faire avec l'homme âgé qui s'en prenait à l'Église pour avoir poussé la génération de ses parents à avoir beaucoup d'enfants, je repose ma question: "Où serions-nous si les chefs de l'Église n'avaient pas su encourager la population à croitre? 
    Nous serions devenus minoritaires, nous aurions pu perdre notre langue et notre culture comme l'ont fait nos ancêtres qui se sont expatriés aux États-Unis et sont devenus anglophones américains ayant abandonné et leur langue et leur culture. Les dangers étant grands, l'Église a employé les grands moyens: les gens avaient le devoir de se marier et de populer afin de permettre au Québec catholique français de garder et d'affermir sa place dans le monde. 
    Si lors de la révolution tranquile notre société est devenue adulte et a pris en main sa propre responsabilité pour sa vie et sa destinée, cette même société demeure en quelque sorte adolescente dans son inhabilité de faire une lecture juste de son histoire ou d'apprécier à sa juste mesure la contribution de l'Église au Québec par le passé et encore aujourd'hui. 
    Il est vrai que nous qui sommes vivants aujourd'hui jouissons d'un énorme patrimoine des sciences humaines - entre autres - dont les progrès depuis plusieurs décennies nous ont permis une meilleur compréhension de la croissance de la personne humaine avec une appréciation accrue pour les obstacles à cette même croissance. 
    On ne peut pas haut la main faire une relecture du comportement de nos ancêtres et les traiter d'imbéciles ou de criminels parce qu'ils ont jugé et agi du mieux de leur capacités et de leur connaissance à leur époque. C'est pourtant ce qui se passe de nos jours dans le tribunal d'opinion publique, opinion stimulée d'emblée par les déclarations de gens influents dans la vie publique, en politique, dans les arts, et dans le monde des médias. 
    Notre discours publique favorise de façon désordonnée les droits, et quand tous poursuivent chacun ses droits, nous ne pouvons éviter les conflits de droits sans faire place égale aux responsabilités que doivent porter par le fait même tous les citoyens de la société. Pourtant, si l'on déteste tellement l'Église c'est bien à cause de sa promotion des responsabilités à titre égal des droits de la personne. 
    C'est justement l'harmonie des droits et des responsabilités qui font paraître la pleine dignité de la personne humaine. Pour prendre un exemple notoire, l'avortement, on peut avoir le droit de favoriser la santé et la vie de la mère, sans pour autant nier ces mêmes droits à l'enfant à naître, dont la défense et la promotion deviennent la responsabilité de la génération des parents auxquels il incombe d'accueillir l'enfant à naître. 
    Je crois sincèrement qu'au Québec nous ne pourrons pas prendre pleinement notre place dans le monde tant que nous saurons pas apprécier toute la complexité de notre propre histoire d'une part, et d'autre part, reconnaître le rôle important que cette même Église, fondée par le Christ, continue de rendre au service de la population.

----------------------------------------------------------------

Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

----------------------------------------------------------------

© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
© 2006-2021 Tous droits réservés Abbé Gilles Surprenant, Prêtre Associé de Madonna House Apostolate & Poustinik, Montréal QC
 

+ + + + + + + + + + + +