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lundi 2 juillet 2012

Vie, sexualité, styles, choix, liberté.... L'Église comme Jésus toujours mécomprise

Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

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Avec le plus grand respect pour les personnes - mes proches que j'aime, les gens que je sers, et toute personne de bonne volonté - je propose que sur les grandes questions dites "chaudes" de notre temps on mécomprend l'Église de Jésus, surtout en autant que son Église est présente en l'Église Catholique Romaine.

Peu importe qu'un enfant soit conçu de façon toute naturelle par des parents aimants - une femme et un homme qui se sont engagés l'un envers l'autre par le mariage pour la vie - ou par une femme et un homme sans un engagement formel de mariage, ou par une femme en partenariat ou mariage civil avec une autre femme ou par une femme qui par la suite remettra l'enfant en adoption à un de ces couples ci-haut ou encore à un couple d'hommes, avec ou sans engagement dans un mariage civil... peu importe dis-je, cet enfant est un être humain précieux aux yeux de Dieu et valorisé comme tel par l'Église et par toute personne raisonnable et de bonne volonté.

Alors, pourquoi l'Église se prononce-t-elle de façon apparemment si sévère selon l'avis de beaucoup de gens de nos jours sur les questions de mariage, de sexualité, de parenté, d'adultère, et autres sujets reliès à ces questions? La première chose qu'il faut clarifier tout de suite est la question d'autorité. De quel droit peut-on, qui que nous sommes, nous prononcer sur de telles questions qui, au fond, touche la vie privée des gens et qui sont, finalement, leur affaire à eux? Ne devrait-on donc pas nous mêler de nos affaires et laisser toutes ces questions sans commentaire?

Eh bien, oui et non. Oui, toute personne humaine est dans son droit d'ordonner sa vie comme bon lui semble, et personne n'a le droit de se mêler de leurs affaires en tant que telles. Toutefois, étant donné que nous sommes des créatures dotées d'une dimension sociale, en autant que nous choix affectent les autres en société, alors les diverses instances d'autorité publique ont le droit de se prononcer sur nos choix et sur nos agissements, en autant que ceux-ci affectent ce qu'on peut appeler le "bien commun ou publique".

Si de nos jours il y en a beaucoup qui font une "révision de l'histoire du Québec et de l'Église" je pense qu'on y va beaucoup trop sévèrement envers l'Église, c'est-à-dire envers le clergé et les religieuses et religieux qui entre eux on offert pendant des siècles depuis la colonie presque la totalité des services sociaux et de santé à la population francophone et catholique et même parfois aux "étrangers". Oui, nos ancêtres ont contribué par leurs offrandes pour maintenir toutes ces institutions de religion et de bienfaisance publique, mais nos toutes habitudes de charité n'ont jamais approché la juste valeur des services rendus.

Pendant des siècles, nous avons eu une véritable armée de prêtres curés et vicaires, enseignants et offrant aussi d'autres professions, et aussi de religieuses et de religieux offrant toutes la gamme des services sociaux et de santé, et cette armée fut tellement abondante qu'on envoyait des missionnaires par le monde entier pour y offrir les mêmes services adaptés aux réalités locales. Si nos églises font pitié de nos jours c'est justement que nos offrandes ne reflètent pas la valeur reçue, pas au même titre de tous les autres services que nous n'hésitons pas de payer à plein prix, que ce soit le cinéma, le resto, ou le magasinage....

Pour en revenir aux "questions chaudes" il faut le déclarer sans équivoque que l'Église n'a aucune espèce d'autorité de s'y prononcer à moins qu'elle ne fait que réitérer ce que le Bon Dieu a déjà déclaré ou révélé dans le "design", si vous voulez dans "l'architecture" de sa création, y compris notre humanité. Nous devons le reconnaître, et nous le faisons de bon gré, que pendant plus d'un siècle - à partir environs de l'époque des "patriotes" jusqu'aux années avant, durant, et un peu après la "révolution tranquille" les gens d'église n'y ont pas allé "de main morte" sur les questions de morale. Il est juste de dire qu'il y en a eu beaucoup trop qui ont tenté en quelque sorte de "contrôler les meurs, les comportements" des gens.

Pour être juste, et je n'entends pas souvent cette perspective, il faut se rappeler que nous faisions partie de ce qu'on appelle en sociologie une "société ou une culture close". Ce sont des sociétés préoccupées de leurs survie, comme nos frères et soeurs juifs. Dans de telles sociétés, les balises sont très clairement définies, et il est très clair que toute contravention sera sévèrement punie, afin d'assurer la survie de la collectivité.

Dès avant l'époque des patriotes, l'Église a épaulé les leaders civils dans une campagne de sensibilisation auprès de la population pour hausser l'importance de son identité dans les éléments de sa langue, sa culture, sa foi, et sa religion, et nous constatons qu'il y eut beaucoup de personnes qui ont servi les "Canadiens français" de façon héroïque. Les êtres humains et leurs institutions changent difficilement et lentement, et il a fallu attendre les années 1960 pour permettre aux gens d'Église de réaliser que le moment était venu où il fallait faire confiance aux gens de se former la conscience et de prendre leurs responsabilités.

Voilà pourquoi maintenant, en 2012, l'Église se voit clairement comme au service de la famille humaine - autant pour le bien des croyants chrétiens de la tradition catholique romaine que du reste de la population. Alors, si l'Église - dans les personnes qui partagent la responsabilité de la pastorale et de l'enseignement - continue de se prononcer sur toute question pertinente à la vie humaine, c'est parce que ces questions intéressent beaucoup le Bon Dieu, le Créateur, Celui qui a conçu notre "design", notre architecture humaine, et nous avons intérêt à comprendre ce qu'Il a à nous dire; car il en va de notre bonheur durable.

Où que nous soyions dans notre cheminement de vie, et quelles que soient nos circonstances, nous avons donc intérêt à découvrir et à comprendre ce que Dieu nous révèle sur nous-mêmes comme sur Lui, et nous tous, nous découvrons alors que nous avons tous "du chemin à faire" pour nous approcher de l'idéal de la personne humaine qu'Il nous a offert en Jésus, à la fois Fils de Dieu et fils de Marie, et donc un homme comme nous. Il vous offre donc rendezvous à votre paroisse locale, ou si vous préférez, auprès de notre nouvel Archevêque
Christian Lépine. Bonne route et préparez-vous à trouver en Jésus une Bonne Nouvelle!

l'Abbé Gilles

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© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
© 2006-2021 Tous droits réservés Abbé Gilles Surprenant, Prêtre Associé de Madonna House Apostolate & Poustinik, Montréal QC
 

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lundi 8 août 2011

L'Église - bouc émissaire québécois favori

Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

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Un jour un homme dans les 70 ans s'en donnait à coeur joie à démollir l'Église catholique pour avoir influencé, intimidé, ou il osait même dire extorqué moyennant le confessional la génération de ses parents d'avoir un nombre excessif d'enfants. Incapable de l'endurer plus longtemps je lui posa cette question: "Combien étiez-vous d'enfants dans votre famille?" "17 me fit-il" avec un air écoeuré. "Ah oui... et vous, vous étiez le quelleième parmi les 17?" "Je suis le neuvième." 
    Je lui répliquai "Alors, si je vous comprends bien, vous auriez souhaité que vos parents n'auraient eu que 2 enfants? Mais alors vous ne seriez pas conçu, encore moins né!" Il me fixa, bouche bée, ne sachant pas trop quoi dire. 
    Je ne sais pas ce que vous en pensez, cher lecteur, mais pour ma part je suis fatigué et désolé d'entendre sans relâche cette rengaine à tour de bras que l'Église pendant des siècles aurait gardé la société occidentale dans l'ignorance et les québécois sous le joug de son autorité, les empêchant de progresser ou de vivre librement ou qu'elle se soit mal occupée de ses ouailles. De nos jours s'ajoutent les cas désolants et scandaleux de cas d'abus sexuels et autres, il n'est pas question de nier ces faits désolants. Traitons d'abord la question de l'ignorance. 
    Ceux qui de façon cavalière se mettent à écrire une nouvelle histoire de la civilisation occidentale pour en extirper la part considérable de l'Église choisissent d'ignorer les faits. Ce sont les rangs d'innombrables membres du clergé et de relgieux qui ont conservé les connaissances, les archives, les oeuvres d'art, et le métiers - entre autres - pour permettre à la société occidentale de survivre les diverses vagues d'invasions par des hordes de barbares pendant presqu'un millénnaire. 
    C'est l'attitude contemplative de chrétiens pratiquants qui mena des douzaines d'entre eux à devenir des scientifiques et à faire les découvertes à la base des sciences pures qui sont devenues notre patrimoine. Je suis désolé de la mémoire sélective qui s'acharne sur quelques autorités religieuses ignorantes de la science qui ont donné du fil à retordre à des gens comme Galilée. 
    À tous les niveaux de la société la jalousie ou l'ignorance poussent les uns à malmener des autres. Il ne faut pas pour autant généraliser des jugements à l'institution elle-même. Nous faisons preuve d'ignorance, ou de malhonnêteté, ou de préjugé à chaque fois que nous tentons d'effacer les traces de l'Église de notre histoire, que nous nous acharnons sur ses défauts et ceux qui les ont commis, ou que nous cherchons à mettre en marge ou même à éliminer la part que notre Église continue d'apporter aux gens de notre temps. 
    On peut ne pas être d'accord avec l'Église, ou la Bible, ou la foi chrétienne avec sa morale; mais il ne faut pas pour autant chercher à priver l'Église de sa place au Québec ni chercher à marginaliser les chrétiens catholiques qui continuent de pratiquer leur foi et de chercher à la répandre. Affirmons tout de suite qu'il est bon et nécessaire de rendre justice là où des gens sont ou ont été lésés dans leur personne, leur dignité, ou leurs droits. 
    Cependant il faudrait employer - aussi bien dans nos moeurs quotidiennes que dans les médias de communication et artistiques - les mêmes poids et mesures pour tout le monde. Pourquoi s'en prendre sans relâche à l'Église, pourquoi s'acharner sur elle? Au Québec on ne fait que commencer à assumer nos responsabilités touchant les erreurs médicales au réseau de la santé et des services sociaux. On n'est pas scandalisé que des professionnels de la santé ou des services sociaux fassent des erreurs qui blessent ou même tuent des gens, ou les marquent pour la vie. 
    On entend dire que dans les écoles au Québec il y a des enseignants qui imposent à leurs élèves ou étudiants des valeurs, des perspectives qu'on pourrait qualifier d'immorales ou du moins contraires aux valeurs de ces enfants et jeunes et de leurs parents. On va jusqu'à en effet encourager l'activité sexuelle d'enfants mineurs à l'insu de leurs parents sous le prétexte d'une confidentialité médicale ou psycho-sociale. On ne semble pas scandalisé pour autant. 
    Qu'il y a des prêtres ou religieux qui sont coupables d'avoir commis de graves erreurs est en effet scandaleux, mais ce fait est le résultat de la condition humaine. L'Église catholique n'est pas une institution qui serait exempte d'erreurs humaines. Tout professionnel des services médicaux ou sociaux peut souffrir une grande variété de défauts qui peuvent engendrer des erreurs professionnelles ou même des défauts de comportement qui causent par la suite aux usagers du système des préjugés, des dommages, ou des séquelles qui leur soient défavorables ou pire les marquent pour la vie ou conduisent même jusqu'à la mort. 
    Nous devons toujours chercher la perfection et nous efforcer de nous perfectionner, mais il reste que nous ne pouvons pas entièrement éviter ce facteur humain. Il est bon et juste pour une société de récompenser l'excellence et de décourager, même de punir la négligence. Au-delà de la négligence, une société doit être attentive aux défauts d'humanité que peuvent souffrir même des professionnels. On peut dire qu'un but de la vie humaine sur cette Terre est d'atteindre la perfection, mais s'il y a perfection nous la trouvons plus à la fin de la vie qu'au début ou même durant. 
    Mais pourquoi faire de l'Église un bouc émissaire et mettre à zéro la tolérance publique à ses erreurs professionnelles ou à ses défauts d'humanité? Je crois que la cause principale de cette nouvelle intolérance face à l'Église vient du fait d'un rejet de la morale en général et des valeurs morales chrétiennes en particulier. Il y a des instances publiques et privées et nombre de personalités publiques telles que des artistes qui ont comme déclaré leur indépendence de la morale, ou du moins de la morale chrétienne. On voit alors l'Église comme une institution qui à leurs yeux est devenue archaique dans sa défense de la morale biblique. 
    Il y a une certaine logique qui fait qu'on soit devenu intolérant de tout défaut dans les représentants de cette Église qui contradiraient par leur comportement cette même morale. Je suis entièrement d'accord qu'il faut sévir et prendre les mesures nécessaires pour empêcher de tels abus de continuer, punir les coupables, et mieux surveiller l'évaluation, la formation, et l'exercice des professions à l'avenir. Ma thèse ici est qu'il faut prendre de telles mesures pour tous nos professionnels et que l'Église demeurent un chef de file parmi nos institutions sociales les plus bénéfiques. 
    Il faut se rappeler qu'avant qu'on puisse bénéficier des développements dans les sciences humaines des dernières décennies, ce sont les professionnels de l'Église qui on fondé la majorité de nos institutions sociales: écoles, hôpitaux, et hospices pour les personnes âgées, les orphelins, les handicappés, et autres gens hypothéqués dans leur habilité de vivre indépendemment. 
    Notre société a bénéficié d'un quantité innombrable et d'une qualité insoupçonnée de services qui ont favorisé la croissance de notre population, la préservation et le développement de notre langue (avant que le gouvernement s'en occupe), le développement de l'éducation, et la défense de la vie et des plus vulnérables. Comme j'ai tenté de le faire avec l'homme âgé qui s'en prenait à l'Église pour avoir poussé la génération de ses parents à avoir beaucoup d'enfants, je repose ma question: "Où serions-nous si les chefs de l'Église n'avaient pas su encourager la population à croitre? 
    Nous serions devenus minoritaires, nous aurions pu perdre notre langue et notre culture comme l'ont fait nos ancêtres qui se sont expatriés aux États-Unis et sont devenus anglophones américains ayant abandonné et leur langue et leur culture. Les dangers étant grands, l'Église a employé les grands moyens: les gens avaient le devoir de se marier et de populer afin de permettre au Québec catholique français de garder et d'affermir sa place dans le monde. 
    Si lors de la révolution tranquile notre société est devenue adulte et a pris en main sa propre responsabilité pour sa vie et sa destinée, cette même société demeure en quelque sorte adolescente dans son inhabilité de faire une lecture juste de son histoire ou d'apprécier à sa juste mesure la contribution de l'Église au Québec par le passé et encore aujourd'hui. 
    Il est vrai que nous qui sommes vivants aujourd'hui jouissons d'un énorme patrimoine des sciences humaines - entre autres - dont les progrès depuis plusieurs décennies nous ont permis une meilleur compréhension de la croissance de la personne humaine avec une appréciation accrue pour les obstacles à cette même croissance. 
    On ne peut pas haut la main faire une relecture du comportement de nos ancêtres et les traiter d'imbéciles ou de criminels parce qu'ils ont jugé et agi du mieux de leur capacités et de leur connaissance à leur époque. C'est pourtant ce qui se passe de nos jours dans le tribunal d'opinion publique, opinion stimulée d'emblée par les déclarations de gens influents dans la vie publique, en politique, dans les arts, et dans le monde des médias. 
    Notre discours publique favorise de façon désordonnée les droits, et quand tous poursuivent chacun ses droits, nous ne pouvons éviter les conflits de droits sans faire place égale aux responsabilités que doivent porter par le fait même tous les citoyens de la société. Pourtant, si l'on déteste tellement l'Église c'est bien à cause de sa promotion des responsabilités à titre égal des droits de la personne. 
    C'est justement l'harmonie des droits et des responsabilités qui font paraître la pleine dignité de la personne humaine. Pour prendre un exemple notoire, l'avortement, on peut avoir le droit de favoriser la santé et la vie de la mère, sans pour autant nier ces mêmes droits à l'enfant à naître, dont la défense et la promotion deviennent la responsabilité de la génération des parents auxquels il incombe d'accueillir l'enfant à naître. 
    Je crois sincèrement qu'au Québec nous ne pourrons pas prendre pleinement notre place dans le monde tant que nous saurons pas apprécier toute la complexité de notre propre histoire d'une part, et d'autre part, reconnaître le rôle important que cette même Église, fondée par le Christ, continue de rendre au service de la population.

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© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
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mercredi 26 mai 2010

Deux mamans ou deux papas - est-ce suffisant?

Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

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Voilà une question d'actualité mais aussi difficile d'approche. Pourquoi difficile vous me demandez? Je ne peux que vous dire que c'est mon expérience jusqu'à ce jour. Elle est surtout difficile en raison des sensibilités des gens qui y sont les premiers intéressés. On veut les appuyer même dans les désaccords, s'il y en a, mais on a l'impression qu'on a droit seulement à être d'accord. Les divergences ne sont pas permises.

Pourtant, entre amis et parents, on s'attendrait à pouvoir partager les uns avec les autres ses pensées aussi bien que ses sentiments et ses motivations, ses rêves, ses difficultés. Dans une perspective humaine on a beaucoup à apprendre les uns des autres, encore plus entre chrétiens. 

J'avais un ami proche que j'ai perdu lors de son décès l'an dernier. Il était de mon âge et il souffrit et mourut avant son temps. J'avais déjà perdu son amitié une dizaine d'années auparavant alors qu'il s'est déclaré gai, mais pas par ce simple fait. Je n'ai jamais cessé d'apprécier son amitié ni de vouloir lui être ami et frère. Lors de son annonce de cette nouvelle qu'il se considérait gai, je pensais que nous étions en conversation, mais il n'a pas toléré mes propos et s'en fut fini de notre amitié. J'avoue ne jamais avoir compris cette fermeture de la porte.

En rétrospective, il se peut qu'il ne sut séparer ma personne de mon rôle en tant que prêtre et représentant du Christ et de son Église. Je garde de souvenir d'avoir éprouvé de sa part une complète intolérance inexpliquée mais qui aurait pu être explicable. Toutefois, à bien y réfléchir, je crois que j'ai manqué à mon obligation à la charité. Trop accroché aux idées j'ai perdu de vue mon ami, le drame qu'il vivait, toute l'historique de sa vie et de sa quête pour le sens de sa vie, toutes les émotions autour de ses efforts de donner un sens à sa vie, et son grand besoin - que nous partageons tous - de connaître et d'être reconnu, d'aimer et d'être aimé.

Je demeurerai toujours reconnaissant envers mon ami, même si on a perdu l'amitié proche dont nous jouissions pendant quelques décennies, pour la leçon qu'il a su me faire. Depuis ce drame j'ai appris à faire la distinction entre les idées et les rapports que nous sommes appelés à avoir entre nous dans le respect et l'amour fraternel. Notre société moderne valorise la tolérance alors que Jésus nous appelle à la compréhension et à la charité.

Voilà un phénomène intéressant de notre culture et société toujours en évolution: le concept de la tolérance. On en parle beaucoup et il fait couler beaucoup d'encre et prend beaucoup de place dans la blogosphère, dans la société en général et dans la politique en particulier.

Ce que je regrette et redoute est que trop souvent la tolérance qu'on prône est une intolérance à l'inverse. C'est à dire qu'on veut que toute la société montre une acceptation inconditionnelle de telle perspective, de telle décision, mais cela implique un refus total de toute perspective contraire ou critique. C'est un refus catégorique au dialogue, et donc, un sérieux manque de respect et de charité. 

On ne tolère désormais aucune expression de désaccord, encore plus, on accuse d'intolérance toute expression d'une perspective différente. On sacrifie le dialogue pour y substituer un monologue, un genre de fascisme individuel ou collectif comme, par exemple, dans la pratique du lobbyisme, c'est à dire, l'imposition d'une idée ou d'une politique par la force des nombres ou du discours le plus aigu ou le plus fort. On accumule tous ceux qui sont en accord et on augmente les nombres avec tous ces gens qui sont familiers ou qui ont déjà un parti pris pour eux et n'osent pas les contredire, ne veulent pas offenser leurs sensibilités. 

Je me compte parmi ceux-ci. J'aime toujours mon ami décédé, et j'aime d'autres gens qui se disent lesbiennes ou gais. Je veux leur bonheur, et je le désire pour eux avec un amour intense et inchangeable, comme je suis persuadé que le Bon Dieu veut aussi leur bonheur et a mis tout en œuvre pour que nous y parvenions. L'enjeu n'est pas là, mais plutôt de notre ouverture à la connaissance du véritable chemin au bonheur, ou pour le dire autrement, notre ouverture à ce que Dieu nous en dit. Il reste qu'il ne me revient pas de juger de l'ouverture des autres à Dieu.

S'il y a un élément toujours présent en toute civilisation humaine - selon le récit de la Genèse - c'est bien le désir et l'audace de vouloir définir pour nous-même ce qu'est la nature humaine, quelle est notre destinée, et quel est le chemin de la vérité qui mène au bonheur authentique et durable. Nous voulons être indépendants pour pouvoir définir par nous-mêmes ce qui est bien et ce qui est mal. Nous ne voulons pas être dirigés par quiconque. 

Sur cette question de couples gais ou lesbiennes qui désireraient avoir des enfants, il y aurait beaucoup à dire, mais il se peut que les intéressés ne sont pas toujours ouverts à quelque considération que ce soit qui ne représenterait pas un appui complet et inconditionnel d'un tel projet: à savoir l'élevage d'enfants sans la complémentarité d'une mère et d'un père.

Il est vrai qu'il y a désormais plein de maisonnées mono-parentales. Si ce qui est normal dans une société est la famille fondée sur l'amour fidèle, exclusif, et pour la vie entre un homme et une femme; quand l'un d'eux quitte l'autre et lui laisse la charge des enfants cela constitue alors une exception et probablement aussi un drame pour les personnes impliquées. Inutile de comparer deux femmes ou deux hommes qui veulent être parents ensemble aux foyers mono-parentaux. S'il y  comparaison à faire ce serait plutôt au foyer constitué par une mère et un père. On ne bâtit pas une société sur l'exception mais sur la norme, sur ce qui semble historiquement établi comme la norme pour le genre humain. 

Alors vient la question de l'origine de cette norme. Est-ce purement culturel, une pratique qu'on peut changer quand bon nous semble comme on change de mode? Je voudrais éviter l'arrogance de nous considérer plus intelligents, "plus évolués" ou plus éclairés que les générations qui nous ont précédés depuis l'aube de l'humanité. Depuis toujours il y a eu des personnes, des parents, et des familles remarquables. L'inclinaison ou la préférence personnelle sont-elles les facteurs déterminants? Il n'y va pas seulement de la nature de la relation entre les adultes qui deviennent par choix ou par accidents parents, ni non plus de leur seul volonté, mais aussi du bien de l'enfant et en l’occurrence des enfants accueillis par ces parents. 

L'enfant qu'a-t-il besoin pour croître et devenir une personne humaine autonome de la conception à l'âge adulte? Voilà une question essentielle. Jusqu'à récemment les professionnels des sciences sociales s'en sont donné à cœur joie dans des études innombrables de l'apport de la femme, de la mère, à son enfant. Il y avait entre eux comme un pris pour acquis que l'homme, le père, ne contribuait que son ADN. 

Tel n'est plus le cas. Les études qu'on a commencé à faire depuis une décennie ou deux indiquent fortement que l'homme, le père, fait une contribution tout aussi importante - quoique différente - à la formation de la jeune personne humaine - et du garçon et de la fille - que leur mère. Il s'agit toujours d'une question de complémentarité. 

Qui suis-je alors, moi prêtre, pour me prononcer sur ces questions? J'ai le même droit que tout membre de la famille, de tout ami, et la responsabilité de celui qui aime l'autre et veut son bien. Je reconnais volontiers la responsabilité de chaque personne de vivre sa vie, de discerner ses décisions à prendre, et de se conduire selon sa conscience et de ne pas négliger de former cette conscience avec toute l'ouverture possible à Dieu Créateur. 

Lorsqu'on me demande le Baptême pour son enfant, ces parents par ce fait même exprime leur ouverture au plan de Dieu Créateur pour leur bonheur, leur volonté de tout mettre en œuvre pour activer ce plan de Dieu dans leur propre vie, et de transmettre ces valeurs, cette ouverture, cette foi en le Dieu vivant, à leurs enfants. Donc, ils veulent que je scrute avec eux la Parole de Dieu pour une parole que le Seigneur veut bien leur adresser en cette occasion joyeuse de l'accueil d'un enfant et de son Baptême. 

J'ai donc à me réjouir avec eux, à encourager et fortifier leur désirs et dispositions à élever cet enfant devant Dieu et avec son aide, et aussi à les aider à se préparer à faire face à tous les obstacles déjà présents et à venir qui dans notre culture ont tendance à opposer la vie de couple et de famille, voir une vie naturelle et paisible. 

Quand le premier couple d'hommes gais ou femmes lesbiennes m'approchera pour baptiser leur enfant, soit adoptif, soit conçu de façon artificielle et moyennant la médiation d'un homme d'occasion, quelle sera ma réponse, et quels seront mes propos, comme on s'attendrait de tout pasteur? 

Comment pourrais-je passer sous silence le plan de Dieu que tout enfant ait et un père et une mère, afin de recevoir et d'apprendre des deux tout ce qu'il lui faudra pour croître et devenir une personne humaine et autonome devant Lui afin de pouvoir jouir de la liberté des enfants de Dieu? 

Il faut venir en aide à ces gens, comme à l'aide des parents seuls à élever leurs enfants, ayant été abandonnés par l'autre parent, pour quelque raison que ce soit. S'il est vrai que cela prend tout un village pour élever un enfant, il est tout aussi vrai qu'il faut une mère et un père pour constituer une famille. La relation de couple dans la danse entre la différence et la complémentarité de l'homme et la femme dans le mariage est voulue par Dieu.

Ce couple complémentaire fut créé par Dieu à son image et à sa ressemblance, nous dit la Parole de Dieu au début du livre de la Genèse. Le simple fait que beaucoup de couples connaissent la défaillance dans leur relation de couple n'invalide pas pour autant le plan de Dieu pour notre bonheur ni la vitalité qu'Il a prévu dans ce couple homme/femme fait à son image et à sa ressemblance. 

C'est dans toute la dynamique de la différence qui appelle constamment et l'homme et la femme à faire place à l'autre et à une perspective et une façon de voir et de faire qui resteront toujours différentes, toujours autres, toujours en quelque sorte étrangères, qu'advient l'image vivante de Dieu dans le couple marié. Les enfants qui naissent ou qui sont adoptés dans l'enceinte de cette relation de couple homme/femme et père/mère sont accueillis dans un atmosphère et un foyer ou le renoncement de soi est ce qui exprime le mieux l'amour authentique de l'autre et qui se met au service du bien de l'autre. Il n'y a pas plus grand amour que de donner sa vie pour la personne qu'on aime. 

Ce n'est pas que deux femmes ensembles ou deux hommes ensembles sont incapables de renoncement, et peut-être bien qu'elles ou ils pourraient montrer plus d'amour et de dévouement que certains couples homme/femme ou que le parent seul pour élever ses enfants, ayant été abandonné par l'autre parent. Toute personne humaine, quels que soient les circonstances, est capable d'amour et de dépassement de soi. Cependant, le besoin de tout enfant pour cette complémentarité de deux parents de sexe différent qui s'aiment et qui soient fidèles l'un à l'autre pour la vie demeure incontournable. 

Alors, comment partager ces pensées avec deux femmes ou deux hommes qui se sont portés acquéreurs d'un enfant? Comment faire place à la perspective de Dieu dans la vie humaine? Comment vivre pas seulement de notre propre volonté mais au contraire faire place à une volonté plus grande, plus sage, plus généreuse que la nôtre? Je ne vois pas de solutions toute faite. S'il y a possibilité de vrai dialogue, alors tout devient possible, ou presque.

S'il n'y a pas possibilité de dialogue, ou si on invalide au départ la révélation judéo-chrétienne, alors on refuse la parole à Dieu lui-même, et on écrit une nouvelle anthropologie à sa propre image et à sa propre ressemblance, et non plus à celle du Créateur. Les gens sont libre en tout temps de le faire, et Dieu lui-même n'oppose pas notre liberté de décider et d'agir. Cependant, Il ne nous épargne pas non plus des conséquences de nos décision et de nos actes. En vue de notre bonheur Il souhaite nous épargner de souffrir, nous et nos enfants, en nous proposant son propre plan pour notre bonheur. 

La condition homosexuelle est-elle vraiment aussi fixe qu'on le prétend? C'est certain que plus on met en pratique une façon de vivre, plus elle devient normative pour soi. Il y a d'autres orientations de l'esprit humain que nous ne sommes pas prêts à appuyer ni accepter. Il y a aussi certainement des façons de porter de telles orientations sans pour autant en faire une vie en contestation, mais en trouvant en Dieu les assises pour un équilibre de vie qui se situe fermement dans l'appel et le plan de Dieu. 

Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité à notre époque il existe un lobbyisme qui cherche depuis plusieurs décennies à établir la légitimité de la pratique homosexuelle à même titre que le mariage d'un homme et d'une femme. Avec le temps, il y en aura peut-être qui chercheront même à abolir le couple de la Genèse. Chose certaine, avec l'influence partout présente du lobbyisme gai, il n'est presque plus possible de tenir le discours judéo-chrétien sur le mariage ou de parler du bien de l'enfant, sans donner aux intéressés l'impression qu'on les condamne ou qu'on est intolérant de leur option. 

Ce n'est pas vrai. Si nous ne sommes pas libres de contribuer de telles pensées dans un dialogue ouvert, alors c'est qu'ils ne veulent aucunement le dialogue, mais uniquement l'approbation inconditionnel. Je respecte leur liberté humaine et la responsabilité avec laquelle ils prennent de telles décisions, mais je réserve mon droit d'être en désaccord, et s'ils viennent me voir en tant que prêtre pour recevoir ce que l'Église Catholique a toujours fait par souci de fidélité à son Seigneur, alors il sera mon devoir de leur en faire part.

Le rôle de prêtre n'est pas d'atténuer les exigences de la Parole de Dieu, mais de marcher avec les autres croyants et les aider à entendre et accueillir cette Parole de Dieu et trouver la force dans l'amour de Dieu exprimé en Jésus de le suivre et de vivre volontiers les renoncements nécessaires pour suivre Jésus et connaître la profondeur de l'amour de Dieu et jouir de son désir de nous accorder le bonheur ici-bas et aussi dans l'éternité. 

On n'accepte pas beaucoup aujourd'hui d'entendre parler du péché originel, mais il suffit de dire que l'être humain demeure frustré dans son désir de bonheur pour la simple raison de nos inclinaisons à l'égoïsme. Pour vivre vraiment un amour désintéressé de l'autre, cela entraîne nécessairement un renoncement constant de mes propres désirs et inclinaisons.... La maturité implique une personne capable de s'oublier dans le service fidèle de l'autre. 

D'ailleurs, il n'est pas possible d'être chrétien sans retenir par une discipline libre et personnelle toute orientation humaine qui nous entraînerait à l'encontre de la volonté de Dieu. Jésus nous a bien averti qu'il n'est pas possible de Le suivre sans accepter de porter sa croix, c'est à dire sans accepter de priver de notre attention toute inclinaison qui nous détournerait de la volonté de Dieu telle qu'Il nous la fait connaître dans sa Parole inspirée et dans la Personne de son Fils Jésus. 

Ceci étant dit, il reste que l'intention manifeste du Créateur est de respecter la liberté de chaque personne humaine, tout en nous interpellant pour entendre et considérer sa révélation, faire de la place à son enseignement, et faire de notre mieux pour suivre ses instructions afin de pouvoir jouir de la vie qu'Il nous offre en abondance. 

Face à de tels changements sociaux et compte tenu des grandes divergences entre nous, cette réflexion n'est qu'une pauvre expression du défi qui est le nôtre en ces jours. Nous devons à tout prix éviter de nous échapper à la première exigence de la part de notre Créateur: l'amour véritable du prochain. Nul ne peut prétendre vivre la vie d'un autre ou pour un autre, ni juger les intentions ou les dispositions intérieures de l'autre. Nul hormis Dieu Lui-même, Être divin et tout Autre, est compétent pour juger toute personne humaine; donc à Lui le jugement. Pour notre part, à nous de nous aimer les uns les autres, et pour ma part, à moi de faire tout mon possible d'être et d'agir en bon berger comme l'Unique Bon Berger et selon son exemple et son commandement.

"Dieu, Toi qui aime tous tes enfants, aide-nous à bien savoir les accompagner, les guider, les aider à entendre ta parole d'amour et de sagesse pour leurs vies, et donne-leur la grâce d'ouverture à ton plan pour notre bonheur, une perspective qui est beaucoup plus large et plus sage, plus aimante et plus généreuse que la nôtre, en Jésus ton Fils, notre Seigneur."

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Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.

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© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal  QC
© 2006-2021 Tous droits réservés Abbé Gilles Surprenant, Prêtre Associé de Madonna House Apostolate & Poustinik, Montréal QC
 

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