Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.
Cette question est devenue soudainement pertinente récemment quand j'ai entendu une remarque que des musulmans prennent la Sainte Communion dans notre et peut-être dans nos églises, se disant qu'ils reconnaissent Jésus; alors, pourquoi pas?
Cela soulève une question plus fondamentale: c'est quoi au juste la Sainte Communion? Allons tout de suite voir ce que Jésus a fait et ce qu'Il avait de toute évidence l'intention de faire. Étant donné que les Juifs fêtent depuis toujours la Pâque en famille, il est raisonnable de penser qu'il y eût avec Jésus et ses apôtres à la dernière cêne au moins quelques disciples, hommes et femmes, et peut-être même des familles des apôtres, pour aider à préparer et à servir le repas. Néanmoins il est aussi possible et même probable que Jésus ait célébré cette Pâque très spéciale dans la seule intimité de ses 12 apôtres. C'est du moins ce que les évangiles nous laissent voir.
La signifiance de ce dont nous témoignent les évangiles c'est l'intention manifeste de Jésus de faire quelque chose de tout à fait inusité: il transforma la Pâque juive pour en faire un rituel très personnel se liant ses apôtres et par la suite tout ses disciples à Lui, et par le fait même, il posa une main d'autorité sur les Douze pour les désigner et déléguer pour célébrer ce rituel à sa place à l'avenir, indiquant clairement qu'Il ne serait pas avec eux pour beaucoup plus longtemps.
La Lettre aux Hébreux fut incluse par l'Église primitive dans le Nouveau Testament en même temps que tous les soi-disant évangiles gnostiques furent rejetés, puisqu'ils furent tous composés longtemps après les apôtres. Cette Lettre au Hébreux explique clairement le sens de ce rituel qu'on appela Eucharistie que Jésus légua à sa nouvelle Église et communauté de foi de ses disciples. Voici le moyen que Jésus se donna et nous donna pour réaliser entre autres cette parole conservée pour nous par Matthieu: "Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du temps." Mt 28:20
L'Eucharistie est donc le moyen privilégié choisi pas Jésus, qui s'est montré Sauveur et Seigneur par son crucifiement, sa passion, sa mort, sa résurrection d'entre les morts, et son ascension dans le ciel, d'où Il reviendra dans la gloire le jour voulu par le Père pour rassembler les nations devant Lui et juger toute l'humanité (voir Mt 25:31-46); pour unir ses disciples à Lui, pour les nourrir de la vie divine qu'Il a avec le Père et l'Esprit Saint depuis toute l'éternité (Jn 1:1ss; 6:48ss; 14:1ss), les équiper pour la mission de répandre la Bonne Nouvelle, et les sauvegarder du levain empoisonné du prince de ce monde.
Jésus donna toute autorité à ses disciples et à leurs successeurs de continuer sa mission et de faire croître son oeuvre dans le monde et de gérer les biens spirituels qu'Il leur confia. Voilà pourquoi l'Église en chaque génération depuis les apôtres s'est prononcée au besoin pour rendre aux gens de chaque génération une interprétation juste de la volonté de Dieu manifestée en son Fils et notre Seigneur Jésus, le Christ, le Messie et unique Sauveur de toute l'humanité.
Pour en venir rapidement au cas présent, qui peut communier, il suffit pour l'instant de répéter l'enseignement de l'Église (voir Le Catéchisme de l'Église Catholique, Partie 2, Section 2, Article 3, nos. 1322 à 1419). On y voit très clairement déclaré que "L'Eucharistie est proprement le sacrement de ceux qui sont en pleine communion avec l'Église." (no. 1395) Cela veut dire que ceux qui s'avancent à l'autel pour recevoir le Corps et le Sang du Christ doivent être de véritable membres de son Corps qui est l'Église.
Ils doivent vivre comme ses disciples et doivent être attentifs aux besoins des pauvres et généreux à leur égard, car ils sont bénéficiaires eux-mêmes de la miséricorde de Dieu. Ils doivent être dociles à la mouvance de l'Esprit Saint, respectueux envers leurs pasteurs, charitables envers leurs voisins, dévoués envers leurs frères et soeurs disciples, et soumettre leur propre volonté à la volonté de Dieu, entre autres façons, en recevant l'enseignement de l'Église comme l'enseignement même du Christ.
Il y a un lien direct entre la réalité que nous vivons et ce que nous faisons et célébrons dans ce que nous appelons l'assemblée - le mot même que Jésus utilisa quand Il donna le nom de Pierre à son apôtre Simon - en sorte qu'il n'est pas du tout approprié de recevoir la Sainte Communion de façon cavalière sans tenir compte de cette réalité. De quelle réalité s'agit-il? Il s'agit de la mienne, de celle de l'Église, du Christ, et du monde.
Toute personne qui veut recevoir le Corps et le Sang de Jésus doit être baptisé dans l'Église Catholique Romaine et être en pleine communion avec cette Église, donc avec son enseignement et avec ses moeurs et sa morale. Elle doit être également confirmée, afin d'être justement en pleine communion et pleinement initiés aux mystères du Christ. Dès qu'on commet un péché grave, tels ceux dont nous avertissent les 10 commandements, nos liens avec Dieu sont rompus et aussi nos liens avec le Corps du Christ qu'est son Église, avec nos proches, et même avec la création autour de nous. Une fois dans cet état mortel, c'est la vie de Dieu en nous qui se trouve atteinte de façon mortelle, en sorte que nous avons perdu nos sensibilités à ce qui est juste et bon et ce qui plaît à Dieu.
Qu'on s'en rende compte ou non, qu'on le ressente ou non, si j'ose recevoir la Sainte Communion dans un tel état, je me moque de Jésus, de son enseignement, de sa présence dans l'Église, du soutient qu'Il donne tous les jours à ses pasteurs, de sa passion et de sa mort pour moi et pour tous les pécheurs. Il a déclaré que nous sommes tous pécheurs, et Il a accepté de mourir pour nous et à notre place; afin que nous nous repentions de nos choix mauvais et de notre préférence pour les ténèbres. Si je prétends ne pas avoir de péché je me moque de Dieu, et si je déclare ne jamais avoir fait de péché, je traite Dieu de menteur. Ce sont des paroles directes et fortes qui nous viennent de l'apôtre Jean, celui que Jésus aimait. (1Jn 1:8-10)
Donc, toute personne baptisée et confirmé en état de grâce devant Dieu et en pleine communion avec l'Église Catholique Romaine peut recevoir la Sainte Communion. Alors, cette communion lui obtient le pardon de Dieu pour les menus péchés, les petits défauts d'amour. Quand cette personne commet un péché grave, elle doit d'abord se confesser et obtenir l'absolution avant de revenir à la Table du Seigneur. Entre temps, elle dois toujours venir à la Sainte Messe afin de participer aux prières. Le Seigneur veut notre présence et notre participation à tel point qu'Il en a fait un commandement (le 3e) et Jésus nous a donné son propre exemple d'un homme de foi qui allait chaque jour du Seigneur à la synagogue et chaque grand fête au Temple. L'auteur de l'Épitre aux Hébreux nous met en demeure de ne pas négliger l'assemblée comme le certaines personnes le font. (He 10:25)
Les chrétiens membres des églises orthodoxes peuvent en ce qui concerne notre Église recevoir la Sainte Communion; cependant, dans plusieurs cas leurs propres pasteurs le leur défendent. Tout chrétien des églises de la réforme ne peuvent pas recevoir chez nous la Sainte Communion car ils refusent en tant qu'églises l'autorité pastorale de notre chef pasteur, l'évêque de Rome. Ce serait une moquerie de Jésus que de refuser de reconnaître son vicaire sur terre pour alors s'avancer à son autel. Ceux qui s'avancent pour prendre la Sainte Communion le font en général avec sincérité, mais sans se rendre compte de l'inconséquence de leur geste. Il s'agit de cet attitude mondain qui se considère indépendent de toute attache ou appartenance ou obligation.
À plus forte raison n'est-il jamais question qu'une personne non-chrétienne ose s'avancer pour prendre la Sainte Communion. Même fait dans la sincérité, un tel geste représente le comble de l'ignorance et du manque de respect pour les autres et pour leurs façons de faire. Quel chrétien oserait par exemple se faire passer pour juif et s'infiltrer dans une synagogue ou se faire passer pour musulman pour s'inflitrer dans une mosqué? Une personne, aussi sincère soit-elle, qui se comporte ainsi agit en espion et manque de conscience. Il est de notre devoir, pour l'honneur du saint Nom de Jésus, pour la gloire de Dieu, pour le progrès de l'Évangile, pour l'édification de l'Église, et pour le salut des âmes de faire tout dans notre pouvoir pour mettre de telles personnes en demeure de la réalité de notre foi et des exigences du respect le plus fondamental.
Il va sans dire que toute personne humaine est bienvenue dans notre assemblée dominical, surtout quand il s'agit des membres de la famille d'un de nos membres. De tels gens sont nos invités, et ils peuvent prier avec nous à leur façon, mais ils ne peuvent jamais recevoir la Sainte Communion. Ils pourraient s'avancer dans la ligne de communion, et les bras croisés demander une bénédiction. Néanmoins, ils doivent réaliser que déjà un tel geste représente une approche vers Jésus, un pas en notre direction et un pas les éloignant de leur propre foi actuelle. Avec le temps, s'ils le désirent, ils peuvent demander d'être acceptés comme catéchumènes pour entrer en formation en vue d'éventuellement être initiés aux mystères chrétiens. C'est une des choses que nous faisons à tous les ans à la veillée paschale.
Je n'ai pas entendu les paroles de son Éminence Monsieur le Cardinal Marc Ouellet, mais selon ce qu'on m'en a fait part, je suis de son avis qu'il est grand temps que nous, chrétiens catholiques romains du Québec ayons un minimum de dignité, de fièrté, de respect et de responsabilité pour notre foi et que nous rendions témoignage au Seigneur Jésus et à son oeuvre qui se poursuit en nos jours dans son Église sous la mouvance de l'Esprit Saint y compris dans nos pasteurs à tous les niveaux. Comme toutes personne humaine et religieuses de par le monde entier, nous aussi avons nos façons de faire, et on s'attend à ce que toute autre personne nous respecte et ne tourne pas en moquerie ce que nous chérissons!
Cette réflexion nous rappelle le don que le Seigneur nous fait et l'opportunié qu'il représente qu'il nous est donné un temps de nous préparer pour le Congrès Eucharistique International qui se tiendra à Québec l'été 2008. Un temps de grâce pour redécouvrir le grand mystère qu'est l'Eucharistie et d'en approfondir notre propre expérience et appréciation; afin que le Seigneur nous rapproche de Lui, chacun et chacune et nous tous ensemble!
l'abbé Gilles
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© 2006-2021 All rights reserved Fr. Gilles Surprenant, Associate Priest of Madonna House Apostolate & Poustinik, Montreal QC
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