Mon objectif avec ces articles de blogue est de seconder les efforts d'une variété d'écrivains chrétiens et autres dans notre désir commun de partager ce qui nous semble contribuer au bien commun et aussi, directement ou indirectement, rendre gloire à Dieu et étendre son oeuvre de salut auprès de toute l'humanité. G.S.
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Quelle histoire! Quel choc que de lire les manchette et de voir les reportages sur ces découvertes de cimetières "anonymes" auprès d'anciennes écoles résidentielles au Canada! Comment comprendre ces décès apparemment si nombreux? D'abord il faut lire cet article de Josée Legault dans le Journal de Montréal aujourd'hui. Ensuite, on peut faire suite en lisant le communiqué qu'elle a cité de la part de la Société historique du Canada publié hier, le 1er juillet, 2021.
Première conclusion qui pourtant semble, en fin de compte, évidente à toute personne qui est le moindrement ouverte à la réalité qui nous entoure: depuis le temps de la colonie, nous qui sommes venus d'Europe et d'ailleurs et leurs descendants avons, pour la plupart, considéré les autochtones comme "les sauvages", comme un danger et une menace, et donc à supprimer par tous les moyens. C'est gênant de l'admettre, mais c'est quand même la vérité en général. Il y eût génocide des peuples autochtones, et ce génocide continue aujourd'hui.
Ceci étant dit, il faut quand même distinguer parmi toutes les intentions déclarées mais aussi les paroles et gestes de tous les intervenants depuis que Jacques Cartier ait exploré le Golfe du Saint-Laurent en 1534 et qu'il ait découvert le Fleuve Saint-Laurent en 1535. Il nous faut une relecture plus inclusive de notre histoire collective.
HISTOIRE DE LA COLONIE ET DES AUTOCHTONES
D'abord, les missionnaires avaient la bonne intention de rencontrer les autochtones et de leur apporter "la Bonne Nouvelle" de Jésus Christ et de la vie éternelle qu'Il est venu sur Terre apporter pour toute l'humanité. Comme nous tous, ces gens voyaient le monde et les autres en regardant par les lunettes de la culture de leur époque qui considérait "les sauvages" comme des "innocents" qui ne connaissent pas Dieu. Eux et ceux qui les ont suivis ont pris du temps pour comprendre que les peuples autochtones connaissaient déjà le même Dieu tout en le nommant différemment.
Deuxième facteur: "les entrepreneurs" - les gens qui accompagnaient ou qui ont suivi les missionnaires n'avaient, en général, pas du tout les mêmes intentions. Pour eux, ils étaient en quête de profit, et au départ ce fut sous la forme de poissons et de fourrure. Entre autres actions, dans leurs activités de "commerce" ils ont introduit les autochtones à l'alcool. Ce qui fut tragique est que ces gens étaient génétiquement incapables d'assimiler l'alcool; qui en Europe avait fait son apparition graduellement. Les conséquences immédiates furent tragiques et dévastatrices pour les autochtones qui s'adonnaient à la consommation.
Troisième facteur: "les gouvernants" et "les rois" d'Europe - Il y a eu parmi les divers gouvernants envoyés ici par les rois d'Europe de braves gens qui ont su apprécier les autochtones pour leur dignité et la richesse de leur culture et même de leur religion. Ils furent les gens "de première ligne" qui ont dialogué et participé à l'élaboration d'ententes et de "traités" entre les peuples autochtones et les rois d'Europe. Tout semblait s'arranger pour le mieux pour les deux parties, mais malheureusement ces bons gouvernants furent tous succédés par d'autres qui souvent n'avaient pas la même connaissance des autochtones ni le même respect pour leur dignité, leur identité, leurs cultures, ni leurs droits.
Quatrième facteur: "les rois" et les pays d'Europe - Il est un fait historique que les rois d'Europe se sont tournés vers "le nouveau monde" comme une source potentiellement intarissable de richesses pour pourvoir à leurs ambitions chez eux. L'histoire ne donne pas souvent des indices que ces rois se seraient préoccupé du bien-être des autochtones, sauf peut-être dans leur appui aux missionnaires. Mais les gouvernants et les entrepreneurs pour leur part cherchaient à aquérir des terres et territoires et à s'enrichir, et toute cette activité était au dépends des autochtones. Quand ceux-ci se révoltaient contre l'exploitation, la maltraitance de la nature (e.g. coupe d'arbres, extermination d'espèces d'animaux et de poisson, etc.), les colonisateurs les traitaient d'ennemis à supprimer ou exterminer.
Cinqième facteur: les guerres d'Europe - Les rois d'Europe se faisaient compétition dans "la course à la découverte, à l'exploration, et à l'exploitation du nouveau monde". Leurs dépenses royales les mettaient en besoin de nouvelles sources de richesse, et leur rivalités et compétitions les menaient souvent en guerre entre eux, et ces guerres venaient affecter "le nouveau monde": français vs britanniques vs espagnoles vs portuguais vs hollandais vs italiens, etc. etc. Ici les colonistes exploitaient les rivalités entre tribus d'autochtones pour gagner des alliés dans leurs guerres européennes. Cela eut pour effet d'empirer ces rivalités entre les diverses tribus.
Sixième facteur: les maladies d'Europe - C'est un fait historique établi que les maladies d'Europe ont infecté les autochtones par leur contact avec les Europééns: missionnaires, entrepreneurs, et colons. Les peuples Algonquins vivaient une confédération pacifique parmi leurs 250,000 habitants de la région de l'ouest du Québec et l'est de l'Ontario. Suite aux infections virulentes qu'ils attrapèrent des Européens, dans l'espace d'une génération ils sont passés à seulement 50,000 habitants. Tragédie dramatique! Ce scénario s'est répété ailleurs au pays....
Septième facteur: la "convergence" des missionnaires, entrepreneurs, gouvernants, politiques des rois d'Europe, et colons - C'est facile à imaginer la confusion qu'ont dû vivre face à tous ces intervenants aux intentions diverses et souvent contradictoires. Le résultat final, selon la Société historique du Canada fut ce génocide des autochtones.
LA QUESTION DES ÉCOLES RÉSIDENTIELLES 👈Suivre ce lien à l'encyclopédie canadienne.
1. LES GOUVERNEMENTS AGENTS DU GÉNOCIDE ?
Au début des années 1800 les missionnaires chrétiens ont établi des écoles, y compris des pensionnats, pour assurer aux enfants autochtones une éducation qui leur permettrait d'améliorer leur situation et leur capacité d'avancer dans cette société désormais dominée par la culture eurocanadienne. Les autochtones désiraient aussi une bonne éducation pour leurs enfants, mais à partir de 1880 le système éducatif mis en place par le gouvernement fédéral de correspondait pas très bien à ce que désiraient les autochtones pour leurs enfants.
Ce système des écoles résidentielles a eu pour effet, sinon dans chaque cas par intention, d'assimiler ces enfants à la société et à la culture dominante. Le gouvernement subventionnait ces écoles et les églises continuaient d'être chargées de leur opération. À toute évidence, ce sont les gouvernements successifs du Canada, et en quelque sorte aussi, ceux des provinces qui ont porté cette politique de génocide en vue d'éliminer le "danger ou la menace" que représentait la présence des peuples autochtones dès le début de l'ère de la colonisation de ce pays.
Le fait que le gouvernement à mis à exécution sa politique génocidaire envers les peuples autochtones se voit non seulement dans l'enlèvement des enfants de leurs familles - geste violent d'un conquérant auprès d'un peuple conquis et soumis par force - mais aussi dans cet espèce d'anonymat qui jusqu'à aujourd'hui plane sur les ossements d'enfants morts et ensevelis durant les années d'opération des écoles rédidentielles. À toute évidence on n'avait pas l'intention que ces enfants retournent un jour chez eux. Donc à leur mort on ne les a pas retourné non plus chez leur peuple d'origine.
2. LES RELIGIEUX ET RELIGIEUSES MISSIONNAIRES
Pour la plupart, les religieux et religieuses missionnaires étaient de braves gens qui dont la vie était dédié à apporter "la Bonne Nouvelle" du salut offert par Jésus Christ à toute l'humanité. Comme nous tous, ils avaient leurs qualités et leurs défauts, et ils avaient les limites de leur culture, de leur éducation, et de leur "perspective sur le monde et sur la vie". Les personnes qui avaient hérité d'une connaissance limité des autochtones qui fait qu'on les voyaient toujours comme "les sauvages"; alors on ne pouvait pas s'attendre de leur part une très grand respect pour la dignité, la culture, ou la religion des autochtones. Sans doute qu'il y en avaient parmi eux et elles des personnes de plus grande humanité et d'autres de moindre humanité.
3. LES SIÈCLES DE PAUVRETÉ ET DE MISÈRE
Aujourd'hui, malgré que nos société ne semblent pas vouloir ralentir notre course vers la destruction de l'environnement de même de la vie sur Terre, nous prenons quand même pour aquis la valeur d'une diète équilibrée. Eh bien, il n'en était pas question avant la deuxième guerre mondiale. Le transport était trop lent et coûteux pour que les fruits et légumes soit très disponibles de l'hiver au printemps. Mes parents ne voyaient pas d'oranges qu'une seule fois par année à Noël, et les générations précédentes, même pas à Noël.
Durant les années de ces écoles résidentielles, sans doute que les religieux et religieuses eux-mêmes vivaient dans la pauvreté et la misère. Ils n'avaient pas les moyens d'assurer aux enfants qui leur étaient confiés une bonne nutrition; car ils en étaient privés eux-mêmes. Le gouvernement avec sa politique génocidaire n'avait pas l'intention non plus de leur en donner les moyens. Les communautés religieuses vivaient des aumônes données dans les paroisses et aussi auprès des communautés religieuses directement.
4. LES GUERRES
Depuis des siècles il y a presque toujours eu des guerres, et celles-ci mettent d'énormes pressions sur la société civile. Sans doute que toutes les missions, y compris les écoles résidentielles, ont eu aussi à endurer des privations causés par ces contretemps sociaux et économiques pendant tout le temps de leur existence.
5. LES PANDÉMIES DES 19E ET 20E SIÈCLES
C'est un fait établi qu'il y eût des épidémies de tuberculose, de grippe, de variole, de rougeole, de typhoïde, de diphthérie, de pneumonie, de coqueluche, de choléra, et d'autres maladies soit infectieuses ou causées par des conditions insalubres durant toute la période des écoles résidentielles. En particulier il y eut des épidémies de tuberculose entre 1905 et 1920 qui auraient causé beaucoup de morts. Nous savons que de 1918 à 1920 sur les 1,500,000,000 habitants de la Terre, le tiers, ou 500 millions de personnes ont été infectées par la grippe espagnole, dont dix pour cent - soit 50 millions - sont mortes. Sans doute que beaucoup d'enfants résidents dans ces écoles ont dû être parmi ces victimes.
6. L'EXPLOITATION DES RELIGIEUX ET RELIGIEUSES
Les gouvernements successifs du Canada connaissaient très bien ce qui motivaient les religieux et religieuses catholiques et autres - à savoir, le bien commun et le service auprès des personnes pauvres, malades, abandonnées, ou exploitées - et ces gouvernants ne demandaient pas mieux que de confier à ces gens de service et de "première ligne" le soin de s'occuper des enfants autochtones enlevés de leurs familles. Le gouvernement a donc effectivement exploité les communautés religieuses qui pour leur part n'avaient certainement pas de motif de s'enrichir aux dépens des enfants à leur charge.
Ce sont sans doute les fonctionnaires du gouvernement, entre autres les corps policiers, qui enlevaient les enfants autochtones de leurs familles pour les transporter vers ces écoles résidentielles. On ne peut pas s'empêcher de penser aux trains Nazi en Europe.
Sans doute qu'une certaine naïveté chez les communautés religieuses on fait qu'ils ont été exploitées en acceptant d'agir en quelque sorte pour le gouvernement et de prendre la responsabilité pour des écoles résidentielles. Lourd a dû être le fardeau de réaliser que le gouvernement ne leur donnait pas les moyens adéquats pour bien s'occuper ce ces enfants. Des témoignages et des récits publiés indiquent que les religieux et religieuses acceptaient d'endurer les mêmes conditions et privations qu'ont souffert les enfants résidents. La tragédie est que les enfants étaient en période de croissance et avaient plus grand besoin de nourriture suffisante, sans parler de vêtements et de chaleur suffisante.
7. LA CONVERGENCE DE TOUS CES FACTEURS
On n'a pas besoin d'élaborer des complots martyrisants pour imaginer comment ont pu mourrir ces enfants dans leurs écoles résidentielles. Sans doute que la misère dans laquelle vivait toute la société entre 1800 et 1940 a contribué à la mort de bon nombre d'enfants, moins capables de résister que les adultes qui s'occupaient d'eux.
Ce n'est que depuis le milieux des années 1900 que notre société voit d'un mauvais oeil la discipline corporelle, mais avant notre époque, les familles avaient l'habitude de punir leurs enfants par "la fessée", et ce fut également une pratique normale dans les écoles. Sans doute que l'absence de cette façon de former les enfants chez beaucoup de peuples autochtones a dû aussi aliéner davantage ces enfants enlevés de leurs milieux de vie autochtone.
Sans doute aussi que le fait d'avoir été enlevés de leurs familles, de leurs peuples, de leur culture, et aussi privés de parler leurs langues... tout cela a dû causer une diminution de leur système immunitaire. Comment pouvaient-ils résister aux pandémies et infections de leurs temps: choléra, grippes, dont la grippe espagnole de 1918-1920?
Il n'est donc pas difficile de voir comment la convergence de tous ces facteurs, et sans doute d'autres facteurs aussi, a pu causer la maladie, la perte du vouloir vivre, l'escapade, et même la mort de certains enfants résidents dans ces écoles conçues pour extraire et éliminer leur identité autochtone....
Nous admirons la survie de ces jeunes qui, maintenant adultes, nous invitent au dialogue... afin d'établir une fois pour toutes la vérité sur notre histoire collective en ces terres créées et mise à notre dispositions collective par le Créateur de nous tous et toutes. Toute personne humaine jouit d'une dignité qui lui est propre, et nous avons tous droit à la participation pleine et égale à tous les niveaux de notre société. Nous sympatisons avec vous pour tout ce que vous avez souffert et enduré, sans pour autant comprendre vraiment l'impact sur vos vies et ce que vous ressentez....
Exigeons des enquêtes compréhensives, déterminentes, et aussi indépendentes. Attendons ensuite les résultats de ces enquêtes qui seront sans doute menées dans les mois et peut-être même les années à venir pour établir clairement tous les facteurs qui ont fait que tant d'enfants sont décédés au cours d'environ un siècle et demi de ces résidences, mais aussi pourquoi leurs sépultures furent à toute fins pratiques faites dans le secrèt et l'anonymat; pourquoi ils ne furent par retournées chez eux.
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