Bonjour cher lecteur, chère lectrice. Cette réflexion se veut une réponse à l'invitation qui suit en bas, à participer au colloque organisé pour le 15 novembre au HEC de l'UdeM à Montréal.
COLLOQUE : L'ENTREPRISE PEUT-ELLE ÊTRE LE SOUFFLE D'UNE SOCIÉTÉ MEILLEURE?
Il se peut que votre conférence nous est offerte dans la foulée du mouvement qui s'appelle "l'économie de francesco", une initiative du regretté Pape François. Si oui, ce serait une bonne raison d'y participer. Toutefois, j'ai beaucoup de questions avant de m'engager à y participer. Après tout, j'ai 76 ans, et je dois bien considérer l'économie de mon temps et de mon énergie. Aussi, je suis plus habile en anglais.
Je crois bien, suite à des décennies de recherches, que notre société moderne est vouée à continuer de se précipiter vers le désastre que nous créons nous-mêmes. Le modèle de capitalisme qui de plus en plus engloutit le monde entier est une version entièrement prédatoire. Pour donner un seul exemple, ce sont les contribuables dans tous les pays qui, en 2008, ont été obligés de secourir les banques, par les actions de leurs gouvernements qui ont posé cette action à partir des fonds publics, donc, venant des contribuables. Pendant tout ce temps, les grands capitalistes, individus autant que sociétés transnationales, s'évadent de leurs responsabilités sociales en ayant recours aux paradis fiscaux.
Le Mondeweb concourt avec la haute technologie numérique ainsi que les intérêts commerciaux et leurs pubs incessants pour continuer de manipuler la population et les entrainer vers les dépenses incessantes et tout en les distrayant afin de les garder ignorant des véritables enjeux qui les maintiennent à peine au niveau du coût de la vie, et ce, depuis au moins 40 ans.
Le filme de 2015 "Demain / Tomorrow" basé sur le livre "Demain" de 2014 est un des seuls efforts que j'ai trouvé pour faire état d'initiatives responsables et créatrices vers la survie de l'humanité. Il y a aussi d'autres initiatives comme les livres et documentaires "Food Inc." et "Symphony of the Soil" qui laissent entrevoir une lueur d'espoir.
Au plan commercial, je n'ai rien trouvé meilleur que la société multinationale "Mondragon" fondée en 1956 et centrée dans le pays Basque de l'Espagne. Dès leurs débuts, les travailleurs sont demeurés les propriétaires de chacune de leurs 80 entreprises. Les profits sont investis ainsi: 40% au fonds de pension, 40% réinvesti dans la société pour la faire croître et pour fonder de nouvelles entreprises, 10% pour l'éducation de leurs enfants - ils ont établit leur propre université - et 10% pour la recherche et le développement. Les mieux rémunérés ne gagnent jamais plus que six fois le moins rémunéré. Non seulement profitent-ils tous, mais partout où ils sont établis, la société est également prospère en raison du fait que Mondragon ne cheche pas à éviter leurs responsabilités sociales; au contraire, ils paient tous leurs impôts. Ces gens travaillent au bien commun; alors que plein de nos entreprises ne font que piller la population générale et la société elle-même.
Je vous invite à me donner tort ou raison, selon votre vue sur le monde et votre expérience.
Si votre conférence ne traitera pas des véritables enjeux qui depuis les années 1970 font concerter toute la vie pour enrichir les riches et puissants, tout en appauvrissant la population et en empêchant ou bloquant les actions nécessaires à la sauvegarde de l'environnement et à l'avancement du bien commun; alors, je ne vois pas pourquoi je participerais.
Je parle des forces qui exploitent la population et se concertent pour la distraire et l'empêcher de comprendre qui sont les véritables responsables de la paralysie de notre monde face aux défis du climat, des finances mondiales, de l'économie "free market" qui n'est vraiment libre que pour ceux qui en détiennent les contrôles, la manipulation de la population moyennant la collecte interminable des données sur les personnes, l'automatisation et la robotisation qui cherchent à éliminer tous les emplois afin de faire croître à l'infini les profits pour principaux actionnaires, et enfin, la poussée effrénée vers l'IA; sans doute pour maximiser la quête des données et donc la maîtrise de la population.
Oui, nous sommes libres de composter, de réutiliser, de recycler, et de simplifier notre vie personnelle et familiale. Cependant, simultanément, les sociétés productrices de pétrole et gaz sont vouées à une croissance infini de leur production et de l'augmentation de leurs profits; afin d'en publier les résultats aux 3 mois pour les principaux actionnaires. Aussi, les producteurs de voitures ne cessent de pousser vers un avenir toujours plus grand, plus profitable, jusqu'à inonder le monde de voitures. En mêmes temps, ces intérêts privés font tout pour influencer les gouvernements d'Amérique du Nord et ailleurs de minimiser les investissements dans les transports en commun pour ne cesser de multiplier les routes et les autoroutes.
Individuellement, nous pouvons oeuvrer pour "la sauvegarde de la maison commune", selon l'expression du Pape François dans sa lettre encyclique "Laudato Si", mais tant que les grandes puissances continueront de tout manipuler pour leurs propres intérêts à court terme, c'est vers le gouffre que nous courrons tous inévitablement. Voici le point de vue d'un journaliste et chroniqueur américain, Brian T. Watson dans son livre de 2019 intitulé "Headed into the Abyss".
Je serai reconnaissant de recevoir de votre part un accusé de réception de cette réflexion. Merci.
Cordialement,
La Fondation À Dieu va a le plaisir de vous inviter à un événement majeur, de réflexion et d'action, pour s'inspirer, échanger et discuter entre leaders d'entreprises et d'organismes soucieux de se donner une vision et des perspectives d'action.
L'événement débutera par une table ronde de trois conférenciers de haut calibre
qui lanceront le débat sur le thème de l'événement:
- Robert Dutton, codirecteur de La Base entrepreneuriale de HEC Montréal et ex-président de RONA.
- Emmanuelle Toussaint, présidente-directrice générale de l'Association minière du Québec
- Jacques Nantel, professeur, chercheur et spécialiste du commerce de détail et fondateur de la Chaire de commerce électronique RBC.
Les participants se regrouperont par la suite en ateliers – deux ateliers au choix de chaque participant pour des réflexions et des échanges. Une plénière de synthèse clôturera l'événement.
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